Divorcer à Genève au XIXe siècle : Analyse sociodémographique d’une rupture contractuelle

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2021

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Michel Oris, « Divorcer à Genève au XIXe siècle : Analyse sociodémographique d’une rupture contractuelle », Annales de démographie historique, ID : 10670/1.1c2gyh


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Une étude du divorce à Genève apporte des éléments originaux dans la mesure où les traditions protestantes ont eu en leur cœur même la définition d’un ordre familial strict, dans lequel, cependant, le divorce pouvait être reconnu comme la moins mauvaise solution. C’est avec cet héritage que la « Rome calviniste » est entrée dans un xixe siècle qui a vu se succéder des législations destinées à réguler les divorces. Ces lois et leur application ont reflété les conflits entre conservateurs et progressistes, protestants et catholiques, sur le mariage, la famille et l’ordre social. Cet article met dans un premier temps l’histoire juridique en lien avec les fluctuations annuelles du nombre de divorces. Après une brève présentation des sources nominatives et de leurs limites, des régressions logistiques mettent en lumière les caractéristiques des divorcés en les comparant aux mariés. Celles et ceux qui brisaient les normes du mariage tardif étaient les plus enclins à briser une autre norme en divorçant. Il en allait de même des femmes qui étaient à la tête d’un commerce ou d’un atelier, et qui se sont montrées capables d’affronter les coûts économiques et sociaux d’un divorce pour rompre les chaînes d’un mariage malheureux. Invisible dans les sources officielles, le « divorce des pauvres », les abandons de domicile conjugal, font eux aussi l’objet d’une discussion.

A study of divorce in Geneva brings original elements insofar as Protestant traditions had at their very heart the definition of a strict family order, in which, however, divorce could be recognised as the least bad solution. It is with this heritage that “Calvinist Rome” entered a 19th century which saw a succession of legislations intended to regulate divorces. These laws and their application reflected the conflicts between conservatives and progressists, Catholics and Protestants, over marriage, family and social order. This article first relates legal history to the annual fluctuations in the number of divorces. After a brief presentation of nominative sources and their limitations, logistic regressions highlight the characteristics of the divorced by comparing them to the married. Those who broke the norms of late marriage were most likely to break another norm by getting divorced. The same was true of women who ran a business or a workshop, and who were able to cope with the economic and social costs of a divorce to break the chains of an unhappy marriage. Invisible in official sources, the “divorce of the poor,” the abandonment of the marital home, is also discussed.

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