Neurosciences, psychanalyse : deux paradigmes irréductibles ? : Considérations historiques et épistémologiques sur le trauma

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2021

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Jacques Dayan, « Neurosciences, psychanalyse : deux paradigmes irréductibles ? : Considérations historiques et épistémologiques sur le trauma », Perspectives Psy, ID : 10670/1.1de4pp


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L’avènement des neurosciences dans le champ de la santé mentale a bouleversé les équilibres entre psychologie et « sciences du cerveau ». De très nombreuses connaissances nouvelles ont été apportées sur le fonctionnement cérébral. En regard, à la psychanalyse de plus en plus en repli dans le monde universitaire, il est reproché son inconsistance scientifique. Le vocabulaire neurologique et en particulier la référence au cerveau sont devenus les supports obligés des considérations sur le psychisme. Paradoxalement, depuis la création de la Société pour la Neuroscience en 1969, les apports thérapeutiques des neurosciences dans le champ des troubles mentaux ont été marginaux. La psychiatrie comme pratique repose toujours sur la clinique, les psychotropes et les psychothérapies élaborés ou découverts indépendamment des neurosciences. Malgré l’enthousiasme des premières découvertes comme les modifications de la dynamique des neuromédiateurs dans la dépression ou la schizophrénie, aucune affection ni trouble mental n’a trouvé un modèle neurophysiologique consistant et étayé scientifiquement pour expliquer sa symptomatologie ou expliquer son développement. Cet article a pour objet un examen historique et épistémologique de cette extraordinaire discordance. Il décrit à partir des conceptions du trauma psychique l’évolution historique des thérapeutiques et des conceptions en psychiatrie jusqu’aujourd’hui. Partant de Thomas Kuhn décrivant les révolutions scientifiques nous nous interrogeons sur le caractère de croyance de l’adhésion au discours neuroscientifique contemporain et sur la factualité de ses annonces.

The advent of neuroscience in the field of mental health has upset the balance between psychology and brain sciences. A great deal of new knowledge has been learned about the functioning of the brain. On the other hand, psychoanalysis, increasingly withdrawn in the academic world, is criticized for its scientific inconsistency. The vocabulary and in particular the references to the brain have become the obligatory supports for considerations on the psyche. Paradoxically, since the creation of the Society for Neuroscience in 1969, the therapeutic contributions of neurosciences in the field of mental disorders have been marginal. Psychiatry as a practice is always based on the clinic, psychotropic drugs and psychotherapies developed or discovered independently of neuroscience. Despite the enthusiasm of early discoveries such as changes in neurotransmitter dynamics in depression or schizophrenia, no disease or mental disorder has found a consistent and scientifically supported neurophysiological model to explain its symptomatology or explain its development. The purpose of this article is a historical and epistemological examination of this extraordinary discordance. It describes from the conceptions of psychic trauma the historical evolution of therapeutics and conceptions in psychiatry until today. Starting from Thomas Kuhn describing scientific revolutions, we wonder about the belief character of adherence to contemporary neuroscientific discourse and the factuality of its announcements.

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