Une passion au féminin : l'adultère

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2004

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Annik Houel, « Une passion au féminin : l'adultère », Cliniques méditerranéennes, ID : 10670/1.1i2yps


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L’analyse proposée ici de l’adultère féminin à travers une étude d’ordre psychanalytique sur des textes littéraires s’appuie sur l’aspect de la théorie freudienne quant à la sexualité féminine qui porte plus particulièrement sur son insatisfaction. L’adultère est envisagé par Freud dans ses premiers textes comme une des issues possibles à l’insatisfaction féminine, la vie sexuelle des femmes étant compromise par un mariage auquel elles sont insuffisamment préparées. Leur éducation, basée sur l’ignorance et l’interdit, les maintient dans une vie fantasmatique intense et développe chez elles un goût du secret que l’adultère satisfait particulièrement bien. Vingt ans plus tard, Freud accorde une place grandissante dans la sexualité féminine au lien originaire à la mère : le lien œdipien au père ne réussirait pas à se substituer complètement au lien pré-œdipien à la mère. À partir de cette question laissée alors en suspens par Freud, on peut se demander quelles places respectives occupent ces deux imagos, paternelle et maternelle, dans le double choix d’objet sexuel inhérent à l’adultère féminin ? En réponse à une insatisfaction conjugale, on peut supposer que l’adultère offre une dualité compensatrice où amant et mari non seulement coexistent mais se complètent, chacun étant la condition nécessaire de l’autre. En prenant comme matériau d’analyse les romans écrits par des femmes écrivains au fil des siècles, on a pu trouver une remarquable constance dans les traits d’un amant idéal qui illustrent cette hypothèse, qu’un roman contemporain comme La conversation amoureuse d’Alice Ferney ne dément pas.

The analysis that is presented in this article, undertaking a psychoanalytic study of literary texts, is based on that part of Freudian theory of female sexuality which focuses specifically on dissatisfactionadultery. In his earlier writings, Freud considered adultery as one of the possible outlets for female dissatisfaction, in cases where the sexual life of women is compromised by a marital condition for which they have not been sufficiently prepared. Their education is based on ignorance and taboo, both of which nurture a life of intense phantasy and stimulate a taste for secrecy, which adultery fulfils particularly well, as does reading, by the way. Twenty years later, Freud accorded an ever-increasing role to the primary relationship to the mother in female sexuality : The Oedipal relationship to the father cannot completely replace the pre-Oedipal relationship to the mother. Following on from this question which Freud had left unanswered, one could ask what respective roles the maternal and paternal Imagos play in the dual choice of a sexual object inherent in female adultery ? One could hypothesise that in the face of marital dissatisfaction, adultery offers a compensatory duality wherein which the lover and husband not only coexist but complete one another, each becoming the necessary condition for the other’s existence. An analysis of the fictional writings of female authors throughout the centuries lays attest to the remarkable consistency of the fundamental determinants of the ideal lover, as in a modern novel ; « La Conversation amoureuse » by Alice Ferney.

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