Pourquoi s’arrête-t-on devant les mémoriaux des attentats ? : Politique et civilité autour des mémoriaux du 13 novembre

Fiche du document

Date

2019

Type de document
Périmètre
Langue
Identifiant
Source

Politix

Collection

Cairn.info

Organisation

Cairn

Licence

Cairn




Citer ce document

Sylvain Antichan, « Pourquoi s’arrête-t-on devant les mémoriaux des attentats ? : Politique et civilité autour des mémoriaux du 13 novembre », Politix, ID : 10670/1.1jsxfp


Métriques


Partage / Export

Résumé Fr En

À partir d’une enquête ethnographique menée autour des mémoriaux du 13 novembre et de matériaux quantitatifs, la contribution entend répondre à une question d’apparence simple : pourquoi des individus s’arrêtent-ils devant ces mémoriaux ? À côté des analyses en termes de « communion nationale », de « deuil » ou de « résilience », elle vise à penser ensemble la banalité de ces pratiques et leur portée politique. Les publics des mémoriaux ne se caractérisent ni par des attitudes politiques spécifiques ni par l’intensité de leurs rapports aux attentats. Les arrêts apparaissent d’abord façonnés par des sociabilités ordinaires et les gestes définis par la situation sociale d’engagement physique au mémorial. L’article formule ensuite l’hypothèse que la dimension politique des pratiques réside dans la présence et la coprésence physique sur les lieux. Les individus y trouvent une reconfiguration localisée des rapports sociaux qui rompt avec le régime ordinaire des interactions en ville et où s’éprouve un autre régime de civilité. Les mémoriaux apparaissent alors comme les lieux de rituels positifs qu’on pourrait qualifier de purs. Ils ne produisent peut-être ni croyance ni effets durables mais le sentiment, le temps d’un arrêt, d’une inflexion des rapports sociaux.

Why do we stop in front of terrorist attack memorials?Based on quantitative data and ethnographic research conducted on the November 13 memorials, this article aims to answer a seemingly simple question: Why do individuals stop in front of these memorials? Alongside analyses in terms of “national communion,” “mourning,” or “resilience,” it aims to question the banality of these practices and their political significance. People who stop at memorials are not characterized by specific political attitudes or particularly strong connections to terrorist attacks. Their behaviors are shaped by ordinary interactions and their actions are defined by the material framework of memorials. This article argues that the political dimension of these practices lies in the physical presence and co-presence in these sites of memory. In these places, actors experience a “regime of civility” that breaks with the ordinary forms of interaction in the city. Memorials then appear as places of “positive rituals” that could be described as pure, that is, they do not necessarily produce lasting beliefs and behavioral changes, but they give participants the feeling that social relationships are transformed for an instant.

document thumbnail

Par les mêmes auteurs

Sur les mêmes sujets

Sur les mêmes disciplines

Exporter en