Le Nabab anglais de Balzac : Manipulation de la réception du lectorat dans « Splendeurs et misères des courtisanes »

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2019

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À l’apogée mélodramatique de Splendeurs et misères des courtisanes de Balzac, le lecteur trouve l’un des épisodes les plus curieux du roman : la métamorphose de Peyrade, policier, père de famille et âme pervertie, en pastiche d’un Nabab anglais. Cet article soutient que l’épisode en question marque un tournant décisif, non seulement dans l’intrigue de Splendeurs et misères, mais également dans le rapport qu’entretient Balzac avec ses lecteurs. L’excès mélodramatique dont il se sert dans cet épisode lui permet à la fois de rivaliser avec Sue et de parodier la soumission de ce dernier au sensationnel. En amenant les lecteurs aux limites de la vraisemblance, parfois en mettant leur crédulité à rude épreuve, Balzac, en ce début de l’ère du roman-feuilleton, s’essaye à explorer divers ressorts de la fiction en prose. Cet article pose le Nabab de Peyrade comme le symbole des excès auxquels la presse anglaise s’était adonnée depuis l’avènement du journalisme populaire, et comme une figure toute trouvée pour les lecteurs toujours plus avides d’intensité dans le sensationnel.

The transformation of Peyrade, policeman, paterfamilias and paedophile, into pastiche English Nabob is one the more curious episodes in the melodramatic climax of Balzac’s Splendeurs et misères . Its occurrence at the dramatic heart of the novel, the moment of Esther’s suicide, Lucien’s capture and the start of Vautrin’s downfall suggests it has some significance. This paper argues that it marks a turning point not just in the plot of Splendeurs et misères but in Balzac’s relationship with his readership. Melodramatic excess is used both to compete with Sue and to parody his slavish devotion to sensation, by pushing readers to the very edge of credulity and beyond in an attempt to explore how prose fiction functioned in the new age of the roman-feuilleton. The paper explores Peyrade’s Nabob as symbol of the excesses to which the English press had already succumbed in the development of popular journalism and as offering at the altar of readers demanding ever more intensity in their search for sensation.

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