D’un modèle de gouvernance classique aux modalités démocratiques de la SCOP : réalités cliniques de cette transition

Résumé Fr En

Cette contribution s’appuie sur l’observation en immersion d’un collectif d’ouvriers qui s’est engagé dans la lutte pour sauver son usine avec pour projet de la reprendre en scop. Cette lutte – et donc la période d’observation – aura duré onze mois (d’avril 2016 à mars 2017). Cette situation observée et analysée par le prisme des concepts et méthodologies de la clinique du travail a permis de révéler que ce passage d’un modèle à un autre n’est pas franc. Sous une apparente union collective, l’idéal démocratique visé ici – c’est-à-dire le modèle participatif de la scop – n’est peut-être pas un objet d’union toujours suffisamment fort pour absorber d’emblée les défaillances du système classique dont on sort. Cet article propose l’analyse de ce phénomène et pose la question de l’accompagnement de ces collectifs en transition vers des modèles organisationnels plus démocratiques.

This contribution is based on the immersive observation of a collective of workers who engaged in the struggle to save their factory with the intention of constituting a Scop (Société coopérative et participative : Worker cooperative enterprise). This struggle – and therefore the observation period – lasted eleven months (from April 2016 to March 2017). This situation, observed and analyzed through the concepts and methodologies of a work clinic, allowed us to reveal that this transition from one model to another is not clear-cut. Under an apparent collective union, the democratic ideal targeted here – in other words, the participative model of the Scop – may not always be strong enough to automatically and naturally eliminate the shortcomings of the previous classical model. We offer an analysis of this phenomenon and enquire about the accompaniment of these collectives in their transition towards more democratic organizational models.