Benjamin à la lumière de Hegel

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Les rapports de Benjamin à Hegel n’ont rien de l’affrontement que l’on pourrait supposer de prime abord. Hegel demeure le plus souvent tenu à distance, mais lorsque Benjamin s’y réfère véritablement, c’est en complice plutôt qu’en adversaire. L’envers de cette alliance est un détournement stratégique de la pensée hégélienne. On y verra le sceau de la pratique benjaminienne de la citation. À l’aune des références à Hegel ponctuant le corpus jusqu’aux Thèses de 1940, on déterminera certains traits des dialectiques benjaminiennes, en particulier celle de la destruction et du sauvetage, ainsi que celle du matériel et du spirituel.

The relationship between Benjamin and Hegel is nothing like the confrontation we might have foreseen. Hegel is often held at a distance, but when Benjamin truly refers to him, it does so as a comrade rather than an adversary. The consequence of this alliance is a strategic diversion of Hegelian thinking. This is an ultimate manifestation of Benjamin’s quoting practices. In the light of the references to Hegel, from the 1930’s texts up until the Theses on the Philosophy of History, we will identify certain traits of Benjamin’s dialectic thinking, in particular those of destruction and salvation, as well as the material and the spiritual.