L’expérience du déplacement et de la guerre : À travers les journaux intimes des enfants juifs du Kindertransport en France (1938-1942)

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2022

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Laura Hobson Faure, « L’expérience du déplacement et de la guerre : À travers les journaux intimes des enfants juifs du Kindertransport en France (1938-1942) », Revue d’histoire de l’enfance « irrégulière », ID : 10670/1.1tqceq


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Cet article traite de la France en tant que refuge pour les enfants juifs non accompagnés d’Europe centrale à la veille de la Seconde Guerre mondiale. Contrairement au Royaume-Uni, qui accueille 10 000 enfants juifs par le biais du Kindertransport, seuls 350 à 450 enfants arrivent en France. Cet article utilise les journaux intimes des enfants et les archives de diverses organisations pour interroger comment les enfants perçoivent et documentent leur déplacement et leur installation en France, pays bientôt en guerre, puis occupé par l’Allemagne nazie. Au travers d’un questionnement sur la manière dont ces évènements influencent et transforment la vie de ces enfants, nous suggérons ici que l’environnement politique changeant mène à des transformations profondes dans le quotidien de ces enfants, bien avant que leur existence ne se trouve menacée par les mesures de déportation mises en place par l’occupant nazi et le régime de Vichy. La plupart d’entre eux sont pris en charge dans des maisons d’enfants en région parisienne, où des éducateurs, orientés politiquement à gauche, établissent des républiques d’enfants. Mais le déclenchement de la guerre produit une série d’évènements dans ces maisons, provoquant un changement de méthodes pédagogiques ainsi que de nouvelles arrivées (et donc de nouveaux conflits). L’occupation nazie en France entraîne le déplacement des enfants dans la zone non occupée, leur dispersion dans de nouvelles maisons d’enfants et une reconfiguration de leurs réseaux. L’analyse proposée dans cet article des sources enfantines de l’époque et des conditions de production de celles-ci met un nouvel accent sur l’épistémologie des sources du Kindertransport, contribuant ainsi à élargir les discussions théoriques relatives aux témoignages d’enfants dans le domaine de l’histoire de la Shoah et de l’histoire de l’enfance.

This article focuses on France as a refuge for unaccompanied Central European Jewish children on the eve of World War II. Contrary to the United Kingdom, which accepted 10,000 Jewish children through Kindertransport, only 350-450 children entered France. This article utilizes children’s diaries and organizational records to question how children perceived and recorded their displacement and resettlement in France, a country that would soon be at war, and then occupied, by Nazi Germany. By questioning how these events filtered into and transformed children’s lives, this article argues that the shifting political environment led to profound transformations in these children’s daily lives long before their very existence was threatened by Nazi – Vichy deportation measures. Most children were cared for in collective children’s homes in the Paris region in which left-oriented educators established children’s republics. Yet the outbreak of war triggered a series of events in the homes that led to changes in pedagogical methods and new arrivals (and thus new conflicts). The Nazi occupation of France led to the children’s displacement to the unoccupied zone, their dispersal into new homes, and the reconfiguration of their networks. This analysis of children’s contemporaneous sources from the period and the conditions under which they were produced places new emphasis on the epistemology of Kindertransport sources and thus contributes to larger theoretical discussions in Holocaust and Childhood studies on children’s testimony.

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