Chronique du mouchard

Résumé 0

« Au début du règne sans partage, de la parole unique du Résident de Carthage, la résistance tâtonnait, piétinait, se mordait la queue... désespérément frêle. Dans les années de braise, le benalisme était un serpent à double tête : la propagande et le flingue. Une minorité de va-nu-pieds, deux années durant, a déclenché une offensive générale pour aplatir la propagande. Face à l'arsenal médiatique moderne et soldatesque de Ben Ali, ils ont utilisé des samizdats, des tracts, des graffitis, des journaux muraux, des pétitions, un humour assassin et la photocopie à gogo, sous le manteau pour contourner la palissade. Comme durant l'Intifada, un jet de pierre contre une rafale de balles réelles. Miracle, cette résistance chétive et peu prometteuse a enfanté petit à petit, dans la douleur, des poches de liberté où se côtoient des maquisards trempés dans l'art de guerroyer avec des mots. Des véritables stratèges de la parole et des mass media. Des "sous-commandants Marcos". » Dans cette « Intifada des mots » que décrit le célèbre journaliste et écrivain tunisien Taoufik Ben Brik, celui-ci a joué un rôle de premier plan, dont témoigne ce petit livre, modèle de journalisme littéraire. Tout au long de l'année 2000 et des premiers mois de 2001, Ben Brik a publié régulièrement sur de nombreux sites Internet et dans la presse internationale sa « chronique du mouchard ». Il en propose ici une sélection, enrichie de textes inédits. Un exercice à la fois poétique et politique, brillamment réussi. Mêlant fictions courtes et coups de gueule, croisant références à la culture des « Anciens », épisodes vécus et analyses de l'actualité, Ben Brik a écrit un livre double : oeuvre de combat contre une dictature perverse, mais aussi prisme de lecture singulier d'une humanité confrontée aux tourments du présent, appliqué avec la même acuité au flic ou au militant, au journaliste ou au politique.

document thumbnail

Par les mêmes auteurs

Sur les mêmes sujets

Sur les mêmes disciplines

Exporter en