9 mars 2020
info:eu-repo/semantics/openAccess
Murphy Kieran M., « I am Dead: Poe and French Theory », Loxias, ID : 10670/1.1x247a
Souvent catégorisé comme l’un des contes de moindre mérite, Les Lunettes (1844) reste dans l’angle mort des études sur Poe qui tendent à ignorer son succès initial, les efforts inhabituels que son auteur a investis pour sa publication en Angleterre, et son projet de l’inclure dans le prochain volume de ses contes. Comme Balzac, Poe écrivait ses contes avec une certaine unité de composition, ce qui suggère que, au-delà de l’ironie et de la bouffonnerie aveuglantes, Les Lunettes était censé jouer leur rôle comme partie intégrante de son œuvre. Je fais l’hypothèse que l’intérêt de cette histoire est condensé dans son usage du néologisme « magnetœsthetics ». Coïncidant avec la découverte de l’électromagnétisme par Faraday, avec l’invention du télégraphe « magnétique, » et avec l’engouement pour le magnétisme animal de Mesmer, Les Lunettes nous laisse voir l’influence continue du magnétisme sur la pensée occidentale depuis que Platon a comparé dans Ion la transmission de l’enthousiasme poétique à une chaîne d’anneaux de fer aimantés, et qui continue aujourd’hui, à travers les contes extraordinaires de Poe, à informer une certaine conception du langage avancée par Jacques Derrida.