Faut-il croire aux dieux de la pluie ?

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2017

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Christophe Granger, « Faut-il croire aux dieux de la pluie ? », Communications, ID : 10670/1.27fjic


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Durant des siècles en Occident, et plus spécialement ici en France, les hommes et les femmes ont eu coutume de prier, de processionner ou d’en appeler à Dieu pour faire venir la pluie ou le beau temps. Puis, à la fin du xixe siècle, ces pratiques, si elles n’ont pas disparu, ont cessé d’apparaître légitimes. Pour expliquer cette religiosité météorologique, on a pour habitude de considérer qu’elle est l’expression d’une croyance ou d’une superstition que l’essor d’un rapport rationalisé aux choses du ciel serait venu dissiper. Cet article voudrait montrer que ces pratiques rituelles d’intercession ou de conjuration, parce qu’elles étaient des gestes socialement institués, ne réclamaient justement pas de ceux qui s’y livraient qu’ils y croient, et que leur disparition tient par conséquent à une métamorphose historique qui a transformé le rapport institué au temps qu’il fait en une affaire de sensibilité personnelle.

For centuries, in the West, and more specifically in France, people would pray, hold processions, and turn to God to be bestowed with rain or fair weather. Then, at the end of the 19th century, these practices, if they did not disappear, no longer seemed legitimate. To explain this meteorological religiosity, we usually consider that it is the expression of a belief or a superstition which the development of a scientific culture is likely to have dispelled. This text shows that all these rituals acts, because they are socially established gestures, do not require any belief, and that their disappearance is due to a historical metamorphosis in the collective relation to weather which turns it into matter of a personal, idiosyncratic taste.

Resumen A largo de los siglos en Occidente, y especialmente en Francia, la gente rezaba, hacía procesiones y le pedía a Dios la lluvia o el buen tiempo. Aunque no desaparecieron, estas prácticas dejaron de parecer legítimas a finales del siglo XIX. Para explicar esta religiosidad meteorológica, solemos considerarla como la expresión de una creencia o de una superstición que el desarrollo de una relación racionalizada con las cosas del cielo habría venido a disipar. Este texto muestra que estos ritos de intercesión o conjuración, por ser gestos socialmente instituidos, no exigían de quienes los ejecutaban que se creyera en ellos, y que su desaparición es atribuible a una metamorfosis histórica que transformó la relación con el tiempo que hace en una cuestión de sensibilidad personal.

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