Contester la France : rumeurs, intervention et politique de vérité au Mali

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2021

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Denis M. Tull et al., « Contester la France : rumeurs, intervention et politique de vérité au Mali », Critique internationale, ID : 10670/1.2iutdn


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Cette étude porte sur les représentations locales de l’intervention française au Mali depuis 2013  via les rumeurs, théories du complot et autres informations non confirmées. L’objectif n’est pas d’en vérifier la véracité, mais de sonder les raisons de leur crédibilité locale. Les rumeurs expriment une contestation de l’intervention française et constituent une politique de la vérité qui s’appuie dans une large mesure sur le registre historique pour inscrire la situation actuelle dans les événements passés, notamment la période coloniale. La durée et l’étendue de l’intervention rendent possible et légitiment une forme de gouvernement internationalisé que de nombreux Maliens perçoivent comme une humiliation et une violation de la souveraineté nationale, qui les transforment en objets privés de pouvoir et de capacité d’action. Cette critique s’étend aux élites politiques extraverties du Mali, blâmées pour la crise elle-même, mais aussi pour avoir invité et permis un gouvernement internationalisé qui les a aidées à maintenir leur pouvoir politique.

This article explores rumors, conspiracy theories and other unverified information to study local representations of French intervention in Mali since 2013. The aim is not to verify the veracity of rumors, but to probe why they are locally credible and what they reveal about local perceptions of political order and authority. I argue that rumors are a contestation of French-led intervention. They constitute a politics of truth which draws to a significant extent on historical registers to inscribe the current situation in past events; that is, colonial encounters. The permanence and depth of intervention makes possible and legitimates a form of internationalized government that many Malians perceive as a humiliation and a violation of national sovereignty, turning them into objects of intervention that are deprived of power and agency. This critique, however, extends to Mali’s extraverted political elites, who are blamed for the crisis itself, but also for inviting and enabling internationalized government, which has helped them to maintain their political power.

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