2021
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Alice Lamy, « « Mieux vaut ruse que force » ou l’intelligence au service de l’art militaire : les fondements philosophiques de la ruse », Collection de l'Institut des Sciences et Techniques de l'Antiquité, ID : 10670/1.2kpc76
Au Moyen Âge, l’art du stratagème promeut la ruse au rang de qualités intellectuelles les plus prisées sur le plan militaire. Habituellement associée à la perfidie et au péché de tromperie, la ruse s’intègre aussi au code chevaleresque, se prétend meilleure que la violence brute, honorant le célèbre adage, « mieux vaut ruse que force ». Au contraire, dans le Livre des faits et bonnes moeurs du Roi Charles V de Christine de Pizan en particulier, mais aussi dans la littérature des croisades et au XIIIe siècle, la ruse militaire se révèle cultiver un face-à-face dangereusement mimétique avec la force, qu’ elle permet de rentabiliser, pour renforcer et exalter le geste meurtrier.