18 octobre 2021
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Flavie Beuvin, « L'Art Brut au féminin : la végétalité à l'oeuvre », Theses.fr, ID : 10670/1.2neeu9
Ce travail de recherche suit les trajectoires d’une esthétique de la végétalité qui irradie les créations de certaines femmes de la Collection d’Art Brut de Jean Dubuffet. Le concept de végétalité s’entend dans la diversité de notions et de formes – poussée ornementale, parure, matière, dessin, textile, rhizome – qui composent les créations étudiées. Ce parcours de la végétalité s’initie par un regard posé sur les broderies de Jeanne Tripier et de Juliette Élisa Bataille, il s’attarde sur les robes créées par Marguerite Sirvins, Jeanne Laporte-Fromage et Madge Gill. Ce parcours explore également le déroulé du Cloisonné de théâtre d’Aloïse Corbaz et s’immerge dans les trames scripturaires dessinées de Laure Pigeon, Anna Zemánková et Madge Gill. Cette poussée rythmée par ce phénomène végétal nous amène alors à rencontrer les créatrices d’Art Brut par le biais d’un corps féminin soumis à la clôture de l’espace asilaire, un corps féminin qui s’incarne dans un espace-temps particulier etune mise en forme singulière. Il semblerait que ces créatrices trouvent en ces matériaux et ces gestes souvent décrits comme spécifiquement féminins un réconfort, une mémoire, une identité là où le milieu clos, souvent asilaire, les arrache à une histoire sociale commune aux femmes de leur temps. Ces créations révèlent une communauté de phénomènes de représentations liés à une certaine végétalité nouée de motifs, de fils, et de lignes. Cette végétalité se nourrit à la fois d'un imaginaire féminin quelque peu mythifié et d'une esthétique du déploiement et du lien à l'autre. Cette végétalité traduit une phénoménalité du féminin qui travaille les formes de l’Art Brut et œuvre à la construction identitaire des créatrices que les corps et la vie psychique en souffrance ne laissent pas au repos.