1 septembre 2021
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Véronique Darees, « Place du récit dans la perception de la maladie grave », DUMAS - Dépôt Universitaire de Mémoires Après Soutenance, ID : 10670/1.2ovbl9
« Racontez-moi »… pourrait être la première phrase du dialogue dans la rencontre d’un malade avec son médecin. Il est alors en demande, il a perçu un fonctionnement inhabituel de son corps, des signaux alarmants. Il ne comprend pas, il réclame de l’aide. Il devra pour cela se raconter, décrire cette expérience. Il lui faudra expliquer sa situation, son ressenti. Il lui sera demandé de se dévoiler, aussi bien sur le plan corporel, se mettre à nu mais aussi décrire ses émotions, reconnaître ses faiblesses, sa dépendance. Il va utiliser ce que les hommes utilisent habituellement pour communiquer : le langage. Or, la langue utilisée en médecine doit rencontrer la langue vernaculaire et les mots utilisés dans la vie de tous les jours prennent un autre sens dans le monde médical. Deux perceptions du monde se rencontrent et doivent se rejoindre pour que l’alliance thérapeutique puisse avoir lieu et permettre une relation réussie. Une rencontre médecin-malade féconde passe par un partage de perceptions. Le malade fait alors à sa manière le récit de son histoire, de ses représentations, de ses émotions. De son côté, le médecin la reconstruit à la manière de l’historien, en débusquant les traces du passé par l’interrogatoire et sur le corps ainsi que dans les examens complémentaires.