Un pont entre la mer et le désert conçu à travers la technologie : techniques, savoir-faire et design d’un type du harpon sur la côte d’Atacama (nord du Chili)

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2019

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Benjamín Ballester Riesco, « Un pont entre la mer et le désert conçu à travers la technologie : techniques, savoir-faire et design d’un type du harpon sur la côte d’Atacama (nord du Chili) », HALSHS : archive ouverte en Sciences de l’Homme et de la Société, ID : 10670/1.2s8qos


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Atacama est un des déserts le plus sec et inhospitalier du monde. Loin des fertiles vallées et des riches oasis de l’intérieur de la région, loin des traditionnels villages d’agriculteurs et des pasteurs andins, dans les marges du désert et au bord de l’Océan Pacifique, une société des chasseur-cueilleurs marins y vécu depuis le premier peuplement il y a 11.000 ans avant le présent jusqu’à l’arrivée des européens au XVIème siècle. Cette communauté crée d’impressionnantes solutions et stratégies pour vivre dans ce environnement mi-marin et mi-désertique. De leur univers matériel quelques innovations techniques excellent. En tout premier lieu leur embarcation, un radeau construit avec deux flotteurs allongés fait de peaux de loup marins finement cousues. En deuxième lieu leur dispositif sophistiqué du harponnage, employé dans le passé en association aux radeaux pour chasser dans la mer des grandes proies, tel que des espadons, des requins, des tortues, des marlins, des thons, des dauphins et d’autres cétacés. Le harpon apparaît au moins vers les 7000 ans avant le présent, au même moment que les premiers vestiges osseux de grands proies marines. Nous identifions actuellement quatre types principaux de dans la région, quelques-uns contemporains alors que d’autres se situent à différents moments de la séquence chronologique. Dans la présente communication nous cherchons à élargir notre réflexion au sujet des techniques, des savoir-faire et des design d’un type de harpon particulier a partir des objets finis et déposés comme offrande dans les cimentières, mais aussi des fragments trouvés dans les sites domestiques, des ébauches et déchets de production. Nous centrons l’attention sur ce type spécifique car il a été manufacturé et employé continuellement pendant presque six mille ans et sur une région qui s’étend sur 500 kilomètres de côte, sans montrer d’innovations technologiques, d’améliorations matérielles ou des changements morphologiques. Cet objet se compose d’un fût central fait en os de camélidé, de deux barbelures latérales en épine de cactus liés avec un cordage en fibres végétales, un système de rétention de la ligne de chasse en fibres végétales, des résines végétales pour assurer les liens et des couvertures du pigment rouge d’oxide de fer. Ce harpon a été conçu et fabriqué comme un dispositif composé de diverses sections assemblables et articulées, chacune d’entre elles manufacturées d’une matière première particulière et spécifique, provenant de paysages variés et obtenus à travers différentes techniques. Les résultats nous montrerons que pour pouvoir s’embarquer vers la chasse des proies marines vers l’Océan Pacifique, ils devaient donc parcourir le désert auparavant pour capturer des camélidés silvestres avec un autre armement de chasse, travailler leurs os, manufacturer le fût, ajouter des barbelures en épine de cactus, les cordages en coton, les résines végétales et le pigment rouge. Un processus technique extrêmement complexe et sophistiqué davantage déterminé par des contraintes sociales, culturelles et symboliques, que par l’efficacité et la capacité pratique du harpon dans l’activité de chasse marine.

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