Les intellectuels à l’épreuve de la visibilité : faire carrière au-delà de l’université (1970-2015) Intellectuals and visibility : making career beyond university (1970-2015) Fr En

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15 janvier 2021

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Visibilité Sociologie des intellectuels Sociologie des sciences Sociologie du pouvoir Elites Capital social Idéologie Doxa Université Médias Conférences Publics Réflexivité Consommation culturelle Ethnographie Analyses factorielles Analyses de réseaux Visibility Sociology of intellectuals Sociology of science Sociology of power Elites Social capital Ideology Doxa University Media Conferences Public Reflexivity Cultural consumption Ethnography Factor analysis Network analysis


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Boris Attencourt, « Les intellectuels à l’épreuve de la visibilité : faire carrière au-delà de l’université (1970-2015) », Theses.fr, ID : 10670/1.2uk7re


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Résumé Fr En

Cette thèse porte sur les circuits par lesquels une fraction des intellectuels deviennent visibles (presse de qualité, revues intellectuelles, cercles de réflexion, lieux de conférences, émissions culturelles de radio et de télévision, maisons d’édition, etc.). Mêlant référence à la culture légitime, accessibilité et action, de tels circuits se sont développés au sortir des années 1970 jusqu’à s’imposer comme l’espace de la valeur publique des idées et de leurs porteurs.La thèse s’est donc intéressée aux enjeux de la visibilité pour les intellectuels durant la période allant des années 1970 au milieu des années 2010 et montre que les carrières de la reconnaissance externe ne se font pas après ou en dehors de l’université mais bien en même temps. Afin de rendre raison de cette configuration de la notoriété intellectuelle, nous avons eu recours ici à une approche sociohistorique et multiniveaux des circuits de la visibilité où il s’est agi d’appréhender leurs institutions, producteurs et publics. Or, les lieux de conférences savantes à destination d'un large public parce qu’ils occupent une place cardinale au sein des circuits de la visibilité intellectuelle se sont avérés une entrée particulièrement efficace pour en reconstituer empiriquement les filières qui se sont tissées entre les marges de l’université, la haute administration et les médias. Une ethnographie multisite des conférences (N=15) ayant abouti à un vaste corpus d’observations (N=97) a ainsi ouvert la voie à tout un ensemble d’explorations de ces circuits aux échelles micro et macro. À travers des immersions de longue durée et une observation participante ayant permis de collecter un matériau empirique conséquent (observations, entretiens et archives), nous nous sommes attaché à restituer la genèse puis la trajectoire d’institutions exemplaires (Beaubourg, le Collège international de philosophie et l’Université de tous les savoirs). Nous avons mené des entretiens avec les producteurs (N=18) et, en lien avec cette catégorie d'enquêtés, les intermédiaires culturels et leur personnel de renfort (N=9). Dans le registre qualitatif, nous avons également procédé à des analyses de controverses (Billeter / Jullien et Badiou / Finkielkraut). En outre, de nombreux traitements quantitatifs parmi lesquels des analyses factorielles et de réseaux ont été réalisés à partir d’une prosopographie des producteurs répartis entre sciences de la nature (N=64) et sciences humaines et sociales (N=195) suivant un échantillonnage représentatif de conférenciers. Pour ce qui est de la réception, la focale a été placée sur les auditeurs des conférences en diversifiant les méthodes d’investigation : aux observations collectées auprès du public durant toutes les phases des conférences, se sont ajoutés des entretiens (N=27) et plusieurs enquêtes par questionnaire conduites par nos soins au sein du Collège international de philosophie (N=330) et de l’Université de tous les savoirs (N=285, 157 et 183).Sur la base de ces différentes enquêtes, la thèse rend compte du monopole exercé par ces circuits de célébration culturelle dans l’accès à la notoriété publique des intellectuels ayant conduit à la formation d’un espace hétéronome où le capital social prime sur les espèces autonomes du capital culturel. Dès lors, cet espace et l’élite de l’esprit qui s’y trouve consacrée participent du renouvellement des modes de domination de la classe dominante depuis les années 1980. Si ce travail est un apport à la sociologie des intellectuels et des sciences, à celle des élites et des médias, à celle du goût et de la consommation culturels et aux réflexions méthodologiques autour de l’articulation des niveaux, il voudrait aussi contribuer à l’analyse des formes idéologiques et académiques de doxa intellectuelle.

This thesis focuses on the channels through which a fraction of intellectuals become visible (quality press, intellectual journals, think tanks, conference venues, cultural radio and television broadcasts, publishing houses, etc.). Combining reference to legitimate culture, accessibility and action, such circuits developed at the end of the 1970s until they established themselves as the space for the public value of ideas and their carriers.The thesis therefore focused on the issues of visibility for intellectuals during the period from the 1970s to the mid-2010s and shows that careers in external recognition do not take place after or outside the university but rather at the same time. In order to explain this configuration of intellectual notoriety, we have resorted here to a sociohistorical and multilevel approach of the circuits of visibility where it is a question of apprehending their institutions, producers and audiences. However, the places of scholarly conferences intended for a large public because they occupy a cardinal place within the circuits of intellectual visibility have proven to be a particularly effective entry point for empirically reconstituting the channels that have been woven between the margins. academia, senior administration and the media. A multisite ethnography of the conferences (N = 15) which resulted in a large body of observations (N = 97) thus paved the way for a whole set of explorations of these circuits at the micro and macro scales. Through long-term immersions and a participant observation which made it possible to collect substantial empirical material (observations, interviews and archives), we endeavored to reconstruct the genesis and then the trajectory of exemplary institutions (Beaubourg, the International College of Philosophy and the University of all knowledge). We conducted interviews with producers (N = 18) and, in connection with this category of interviewees, cultural intermediaries and their back-up staff (N = 9). In the qualitative register, we also carried out analyzes of controversies (Billeter / Jullien and Badiou / Finkielkraut). In addition, many quantitative treatments, including factorial and network analyzes, were carried out based on a prosopography of producers divided between natural sciences (N = 64) and human and social sciences (N = 195) following a sampling representative of speakers. With regard to reception, the focus was placed on conference listeners by diversifying the investigation methods: to the observations collected from the public during all phases of the conferences, interviews were added (N = 27) and several questionnaire surveys conducted by us within the International College of Philosophy (N = 330) and the University of All Knowledge (N = 285, 157 and 183).On the basis of these various surveys, the thesis takes account of the monopoly exercised by these circuits of cultural celebration in the access to public notoriety of intellectuals which led to the formation of a heteronomous space where social capital takes precedence over autonomous species. cultural capital. Consequently, this space and the elite of the spirit which is devoted to it participate in the renewal of the modes of domination of the dominant class since the 1980s. If this work is a contribution to the sociology of intellectuals and sciences, to that of the elites and the media, to that of cultural taste and consumption and to methodological reflections around the articulation of levels, he would also like to contribute to the analysis of ideological and academic forms of intellectual doxa.

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