« Ni stalinien, ni social-démocrate » : Le PCF face aux controverses sur la mort du communisme (1989-1994)

Résumé Fr En

Déjà affaibli par une longue suite de revers électoraux et de défections, le PCF est atteint par le séisme que constitue la dislocation du bloc soviétique. Cependant, contrairement à de nombreux autres partis communistes, il a traversé cette crise sans renoncer à son appellation et sans que soit délogé son principal dirigeant, Georges Marchais, dont le crédit politique était pourtant fortement anémié. Tandis que les nouvelles venues de l’Est mettaient à l’ordre du jour la question de la mort du communisme, quelles en ont été les répercussions au sommet du PCF ? L’article met en évidence l’exacerbation des luttes pour la redéfinition de la marque partisane et les techniques mises en œuvre pour amortir le choc provoqué. En effet, le corpus doctrinal et le modèle organisationnel considérés comme constitutifs de l’identité communiste sont mis en cause. Georges Marchais est alors aux prises avec des contestataires fortement dotés en ressources extrapartisanes et perçus comme désireux de modifier les équilibres internes à leur avantage. Au fil des coups échangés et des concessions tactiques improvisées, les règles du jeu partisan s’en trouvent modifiées. Le pluralisme interne, dont l’expression était autrefois prohibée en vertu du centralisme démocratique, est finalement normalisé et valorisé.

Already weakened by a long series of defections and setbacks in elections, the French Communist Party (PCF) was affected by the upheaval resulting from the breakup of the Soviet bloc. Unlike several other Communist parties however, it came through this crisis without giving up its name and without ousting its leader, Georges Marchais, whose political credibility was very low. At a time when news from the east placed the question of the demise of Communism on the agenda, what were the repercussions in the top ranks of the PCF ? Light is shed on the intense struggles conducted to redefine the party label and on the techniques used to amortize the shock. The doctrine and organizational model, though considered to be central to the Communist identity, came under criticism. Georges Marchais had to face dissidents who, well endowed with support from outside the Party, were seen as wanting to modify the internal balance of power to their advantage. During this struggle with its improvised tactical concessions, the rules of the game were changed. Till then prohibited due to “democratic centralism”, pluralism within the Party finally became normal, and a value.

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