2021
Cairn
Juliane Rebentisch et al., « L’esthétisation et la culture démocratique », Nouvelle revue d’esthétique, ID : 10670/1.3a817y
Walter Benjamin a suggéré de voir dans le fascisme une « esthétisation de la politique ». Avant lui, ce même diagnostic était appliqué non pas aux régimes autoritaires, mais, au contraire, aux régimes démocratiques. De Platon à Carl Schmitt, la philosophie a dénoncé la démocratie comme une multitude inconsistante et « bigarrée », qui préfère le jeu à l’ordre. Rebentisch estime que derrière ce jugement dépréciatif, les ennemis de la démocratie ont en fait parfaitement saisi quelques-uns de ses traits distinctifs qu’il s’agit aujourd’hui de défendre dans une culture démocratique. La démocratie ne peut se passer de la mise en scène, car c’est sur scène qu’elle peut figurer le visage qu’elle veut se donner collectivement, consciente de l’écart qui subsiste toujours entre les identités actuelles et les identités possibles.