L’esthétisation et la culture démocratique

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2021

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Walter Benjamin a suggéré de voir dans le fascisme une « esthétisation de la politique ». Avant lui, ce même diagnostic était appliqué non pas aux régimes autoritaires, mais, au contraire, aux régimes démocratiques. De Platon à Carl Schmitt, la philosophie a dénoncé la démocratie comme une multitude inconsistante et « bigarrée », qui préfère le jeu à l’ordre. Rebentisch estime que derrière ce jugement dépréciatif, les ennemis de la démocratie ont en fait parfaitement saisi quelques-uns de ses traits distinctifs qu’il s’agit aujourd’hui de défendre dans une culture démocratique. La démocratie ne peut se passer de la mise en scène, car c’est sur scène qu’elle peut figurer le visage qu’elle veut se donner collectivement, consciente de l’écart qui subsiste toujours entre les identités actuelles et les identités possibles.

Walter Benjamin suggested to see in fascism an “aestheticization of politics”. Before him, this same diagnosis was applied not to authoritarian regimes, but to democratic ones. From Plato to Carl Schmitt, philosophy has denounced democracy as an inconsistent and “motley” multitude, which prefers play to order. Rebentisch argues that behind this depreciatory judgement, the enemies of democracy have in fact perfectly grasped some of its distinctive features, which must be defended in a democratic culture today. Democracy cannot do without a mise-en-scène, as it is on stage that it may figure out the face it wants to give itself collectively, and become aware of the gap that always remains between currently given and possible future identities.

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