2021
Cairn
Gaël Rideau et al., « La marche de la colère du peuple : Tensions sociales et processions en France au 18e siècle », Dix-huitième siècle, ID : 10670/1.3fe6yl
La procession est un lieu de communion et d’unité, dont la colère et la division sont exclues. Pourtant, la relation avec la colère est dialectique. La marche est d’abord un moyen d’apaisement. Les pouvoirs l’utilisent comme diversion, voie de retour à l’ordre, mais cela suppose une croyance et parfois une demande populaire, occasion pour sublimer les peurs et demander un secours. Loin d’être passifs, les milieux populaires y jouent un rôle. La procession peut aussi être cristallisation de la colère, par le contact, le contexte de tension économique, la dimension mémorielle. S’exprime alors un vocabulaire politique associant religion, rue, communauté. Dans ces contextes, elle devient elle-même l’un des déterminants de la qualification de populaire pour cette colère qui s’exprime.