2020
Cairn
Jacques Luzi, « Technologie, illimitation du capital et travail », Écologie & politique, ID : 10670/1.3ivygz
Aristote condamnait la chrématistique (l’acquisition de l’argent) car, par principe sans limite, elle débordait inexorablement dans l’hubris. Le capitalisme (l’accumulation de l’argent) possède les mêmes caractéristiques, le progrès technologique étant le moyen de son illimitation. Il apparaît ainsi comme la dynamique par laquelle l’ensemble de la vie concrète est recouvert, et détruit, par des abstractions réalisées telles que le temps de l’horloge, l’espace industrialisé, le savoir scientifique mécanisé. Ce raisonnement vaut également pour l’abstraction « travail », dont l’accomplissement abouti à l’anéantissement aussi bien de la Terre que des activités vitales signifiantes, qui sont au cœur de l’existence humaine.