Science et hommes de science dans le théâtre de Shakespeare

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2015

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Mickaël Popelard, « Science et hommes de science dans le théâtre de Shakespeare », Littératures classiques, ID : 10670/1.3khtsy


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Sans être omniprésents, car il y a bien des pièces dont ils sont absents, les hommes de science ne sont pas rares dans le théâtre de Shakespeare. Souvent discrets, voire marginaux, ils secondent les personnages principaux et contribuent à démêler les fils de l’intrigue ou à orienter l’action dramatique vers sa conclusion, comme dans Le roi Lear ou Romeo et Juliette. Et pourtant, Shakespeare ne s’est pas encore complètement affranchi d’une certaine tradition théâtrale qui cantonne l’homme de science aux rôles codés du pédant incompétent ou du sulfureux nécromant. À cet égard, la Tempête fait figure d’exception, et cet article se propose de montrer comment, tout en choisissant d’illustrer non plus l’héroïsme des passions mais celui de l’intelligence, Shakespeare donne à voir un personnage de savant ambigu. Ce faisant, il semble présenter la science comme une pratique desséchante et déshumanisante, de sorte que, lorsqu’il quitte finalement son île pour retrouver la compagnie des hommes, Prospero n’a d’autre choix que de « noyer son livre » et d’ « abjurer sa noire magie ».

Science and men of Science in Shakespeare’s TheatreAlthough scholars and men of science can hardly be said to be omnipresent in Shakespeare’s plays, they do nonetheless fulfil an important dramatic function. While being secondary or even marginal characters, they are often instrumental in disentangling the threads of the plot and bringing it to its necessary conclusion, as in King Lear or Romeo and Juliet. And yet Shakespeare is still very much dependent on a literary tradition which sees the man of science as either ridiculously incompetent or dangerously subversive. In that regard, The Tempest is certainly the exception that proves the rule, as Shakespeare substitutes Prospero’s “heroism of the mind” for the more traditional “heroism of the passions” of his earlier plays. In Prospero, Shakespeare also created a theatrically ambiguous man of science. By so doing, however, he seems to suggest that science is a dehumanising pursuit – so much so, in fact, that Prospero must eventually “drown his book” and “abjure his rough magic”.

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