22 août 2020
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Oksana Bulgakowa, « La dimension vocale de la propagande », Conserveries mémorielles, ID : 10670/1.3nvszx
L’aspect visuel des films de propagande, la manipulation opérée par le montage, la dramaturgie et la relation singulière entre les images présentées et les commentaires ont davantage attiré l’attention des chercheurs que les voix utilisées. L'historiographie récente offre des analyses des « mécanismes vocaux » de l’endoctrinement dans la sphère publique et l'examen des politiques nationales menées à l’égard des voix. Le présent article se propose d'appliquer ce questionnement au cas soviétique. Il remet dans leur contexte les voix de certains films de propagande soviétiques, ces « voix désincarnées de l’histoire » au croisement de modèles politique, idéologique, culturel et biologique. Cet article les situe dans le paysage vocal de l’Union soviétique de l’époque (voix publiques des hommes politiques, voix des acteurs du cinéma et des speakers de la radio). Dans les années 1930-1940, l’opposition binaire entre voix publique (pathétique et forte) vs voix privée (intime et douce) était prégnante et amplement débattue. En outre, l’article saisit la complexité du paysage vocal soviétique de la propagande à l’aune de stratégies allemandes de l’endoctrinement par la voix et de son traitement dans le contexte états-unien.