21 juin 2019
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Tristan Picard, « Les Bulgares dans les sources byzantines (864-1186) », Dépôt Universitaire de Mémoires Après Soutenance, ID : 10670/1.3pahjg
Dans l'histoire millénaire de l'empire byzantin, les barbares ont toujours joué un rôle central dans l'affirmation de l'idéologie byzantine. En 864 le baptême du souverain Boris Ier, voit un monarque étranger se placer sous la protection de l'empire byzantin par l'intermédiaire du christianisme. Pour la première fois, des ennemis proches de Byzance sont convertis à la même religion que leur voisin proche. Les Bulgares ont été pendant plusieurs siècles l'archétype du barbare occidental belliqueux. Pourtant, les relations entre les Bulgares et les Byzantins ne se sont jamais limitées à de simples affrontements pour la préservation de la taxis byzantine. Cette étude avait ainsi pour but d'étudier la potentielle singularité de ces barbares chrétiens dans les sources byzantines. Plusieurs événements politiques comme la conversion politique de Boris Ier, les ambitions impériale de Siméon ou la domination byzantine ont été l'occasion d'observer des transformations, des évolutions dans la représentation de ces barbares dans les sources. La place des Bulgares dans les sources byzantines permet alors de comprendre comment les auteurs percevaient le rôle de l'Empire dans ses relations avec un espace périphérique et ses habitants. Les descriptions de l'espace sont révélatrices de la domination idéologique de la capitale, Constantinople. L'espace bulgare apparaît alors comme un élément repoussoir en opposition avec l'idéal urbain de la capitale. L'étude s'est aussi attachée à décrire l'importance présumée du christianisme dans la valorisation des peuples étrangers de Byzance. Le christianisme constituait un facteur à prendre en considération pour comprendre la manière selon laquelle Byzance envisage ses relations avec les Bulgares. Enfin acteur essentiel, le chef bulgare, sa figure et sa place dans la source ont été interrogées et c'est une grande diversité de représentations du souverain barbare qui ont été mises en avant. Si les topoi sont nombreux sur les Bulgares, la manière de présenter ce peuple étranger dans les sources peut connaître des variations subtiles en fonction d'un contexte précis. La barbarie telle qu'elle est conçue par les Byzantins n'est donc pas un phénomène homogène, mais un processus évolutif qui doit servir la légitimation politique de l'empire byzantin.