Documenter en mode fiction. L’exemple du docu-fiction radiophonique Doodle m’a tuer

Résumé Fr En Es

Dans les grilles de programme radiophoniques, la fiction est un créneau séparé, tenu à distance des genres journalistiques comme le journal ou le documentaire. En s’appuyant sur l’exemple de Doodle m’a tuer, l’article s’emploie à montrer dans quelle mesure la fiction peut venir élargir le répertoire des gestes documentaires et renseigner des problématiques sociétales avec une acuité renouvelée. En mobilisant la sociologie interactionniste autant que l’histoire de la poésie, les sciences de l’information et surtout la pratique radiophonique, il s’agira de montrer pourquoi la fiction ne doit pas être tenue en disjonction avec le régime testimonial. Alors que le développement du fact-checking risque de nous couper de ces enjeux, les témoignages les plus authentiques, relevés par une poétique plus ou moins explicite, restent d’une sincérité toujours discutable.

In radio programming schedules, fiction is a separate niche, kept away from journalistic genres such as news programmes or documentaries. Based on the example of Doodle killed me, the article seeks to show to what extent fiction can expand the repertoire of documentary gestures and inform societal issues with larger acuity. By mobilizing interactionist sociology as much as the history of poetry, the information sciences and especially radio practice, it will be a question of showing why fiction should not be held in disjunction with the testimonial regime. While the development of fact-checking risks cutting us off from these issues, the most authentic testimonies, highlighted by a more or less explicit poetics, remain of an always questionable sincerity.

En los horarios de los programas de radio, la ficción es un nicho separado, apartado de géneros periodísticos como periódicos o documentales. Basado en el ejemplo de Doodle me mató, el artículo busca mostrar hasta qué punto la ficción puede expandir el repertorio de gestos documentales e informar temas sociales con agudeza. Al movilizar tanto la sociología interaccionista como la historia de la poesía, las ciencias de la información y especialmente la práctica radiofónica, se tratará de mostrar por qué la ficción no debe disociarse del régimen testimonial. Si bien el desarrollo de la verificación de hechos corre el riesgo de desvincularnos de estos temas, los testimonios más auténticos, resaltados por una poética más o menos explícita, siguen siendo de una sinceridad siempre cuestionable.