La manipulation de l'image : une atteinte à la mémoire collective

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30 juin 2016

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Floriane Limorté, « La manipulation de l'image : une atteinte à la mémoire collective », Dépôt Universitaire de Mémoires Après Soutenance, ID : 10670/1.426axu


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L'image est indissociable de l'aventure humaine. Et si l’image a marqué le début de la civilisation, via l’art rupestre des hommes préhistoriques, elle est aujourd’hui omniprésente, au point que l’on peut parler de « civilisation de l’image » pour caractériser notre époque. Son impact plus ou moins direct sur les mentalités et les comportements font d'elle un outil prometteur quant à sa maître, assimilée à celle du pouvoir, pouvoir spirituel d’abord, puis pouvoir politique et économique. Il est d’ailleurs intéressant de constater que ce contrôle de l’image a évolué au fil des siècle. Passant du domaine réservé à quelques initiés à la préhistoire, qui « écrivaient » directement sur les roches sans intermédiaires, elle fut maîtrisée ensuite par les hommes d'influences désireux d’asseoir leurs pouvoirs au travers des tableaux, avant que cette possibilité ne soit offerte à tous, via l’invention de la photographie et surtout des appareils abordables par les bourses les moins remplies. En effet, l’art pictural proprement dit, donnait à ses début à voir essentiellement les représentants des classes dominantes et leurs actions, dont en premier lieu le roi et sa cour. On peut associer ces faits à une volonté d’aspiration à être connu et reconnu comme « puissant » et ainsi, d'asseoir leur pouvoir sur certaines catégories sociales. Pas plus que pour la préhistoire, on ne saurait parler encore de mémoire collective au sens le plus large et partagé du terme, puisque les courants de pensée colportés par l'image ne pouvait toucher qu'une fraction restreinte de la société. Avec George Eastman et son appareil photographique portatif Kodak, les choses allaient profondément changer, d’autant plus que le même siècle qui voyait l’invention du Daguerréotype, voyait aussi l’essor de la presse. De telle sort, chacun pouvait témoigner de sa propre histoire et ainsi alimenter de façon universelle la mémoire collective. Dès lors l’image devint vecteur d’une réalité différenciée, avec d’autant plus de force que nul ne songeait à mettre en doute la véracité de l’instant ainsi saisi et donné à voir, en appui majeur des écrits. Dans le même temps donc que le lien familial se densifiait, par le sentiment fort d’appartenir à une lignée constatée « de visu » par les portraits des ascendants et descendants, se renforçaient les phénomènes d’appartenance et/ou d’identification à des, groupes, classes, courants de pensées etc. au sein de sociétés de masses composées d’individus déracinés et soumis aux diktats économiques d’un système naissant basé sur la production et le profit, héritage de la révolution industrielle. Et dans le même temps que les hommes bougent de plus en plus vite et de plus en plus loin, l’information gagne en rapidité et puissance, puissance dont l’impact sur les esprits et les comportements devait donner lieu rapidement à des tentatives de manipulation par les classes dominantes, via le trucage des images photographiques, à des fins là encore politiques, économiques et religieuses. Ce phénomène, concomitant à l’invention de la photographie, bien que portant déjà atteinte à la mémoire collective par certaines de ses implications, n’était toutefois réservé qu’à de petites unités, car réclamant un savoir-faire et une technique peu partagée. Or, ce n’est plus le cas aujourd’hui : l’avènement de la photographie numérique, qui permet la profusion redoutable de photographies d’un seul évènement, les logiciels de retouche à la portée de tous et surtout la multiplicité et la rapidité extrême de la diffusion de ces photographies via les réseaux sociaux, laissent craindre des conséquences inquiétantes.

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