2021
Cairn
Dominique Barthélemy, « Le concile de paix tenu à Caen (1035/1042) », Annales de Normandie, ID : 10670/1.4ah1sr
Les mauristes dom Mabillon et dom Bessin ont imposé l’idée que le « concile de paix » de Caen, évoqué par une pancarte de Préaux et par les Miracles de saint Ouen de Rouen, s’était déroulé entre 1041/1042 et 1047/1048 et avait introduit en Normandie la trêve de Dieu. Michel de Boüard a argumenté en 1959 en faveur de 1047. On reprend ici la critique formulée en 1999 pour la développer davantage et dissocier à nouveau le « concile de paix » datable de 1035-1042 et adapté à la minorité ducale et l’introduction de la trêve de Dieu, qui a probablement attendu 1064 et convenu à un pouvoir ducal renforcé. La description du « concile de paix » par les Miracles de saint Ouen, mais aussi par les Miracles de sainte Catherine (inconnus des mauristes et négligés par Michel de Boüard) suggère un pacte de paix proche de ceux qui ont eu ailleurs, dans les années 1030, une ambition maximale. Les transcriptions normandes du mandement Fratres carissimi, élaboré dans la France royale, ont dû accompagner les injonctions des conciles de Lisieux (1064) et de Lillebonne (1080).