2019
All Rights Reserved ©, 2019Jennifer AHamilton
Jennifer A Hamilton, « From Bits to Bodies: Perfect Humans, Bioinformatic Visualizations, and Critical Relationality », Imaginations: Journal of Cross-Cultural Image Studies / Imaginations: Revue d’études interculturelles de l’image, ID : 10.17742/IMAGE.CR.10.1.7
En décembre 2014 le biologiste informaticien Lior Pachter a annoncé ironiquement les résultats de son expérience virtuelle sur le génôme dans son blog personnel, dans lequel il déclare sa découverte que ‘l’humain parfait est portoricain.’ Dans cet article, j’analyse l’expérience de ‘l’humain parfait.’ J’avance qu’en dépit de l’emploi de la technologie la plus avancée du XXIe siècle en matière d’informatique et d’étude du génome, l’expérience de Pachter et son utilisation de la visualisation peuvent être utilement juxtaposées à des modes antérieurs de visualisation de l’hérédité, spécifiquement de la portraiture composite dans les techniques de ‘morphisme’ de la fin du XIXe et du début du XXe siècles. Je tempère la célébration de la création virtuelle de Pachter d’une “race mixte” d’humains parfaits en remettant en cause sa position ostensiblement progressive. Je suggère qu’elle doit plutôt être comprise dans le contexte plus large des obsessions eugéniques et des tensions contemporaines autour des questions de sexe, de sexualité, de nation et d’indigénéité. J’avance que les récits scientifiques, spécialement génomiques, que nous racontons peuvent être lus de façon productive à la lumière des critiques de la parenté biogénétique et de la naturalisation de l’amour hétérosexuel. Je conclue en suggérant que l’expérience sur l’humain parfait représente un argument particulier sur ce que signifie être humain et parfait et sur ce qui constitue des modes de relationalité légitimes et perceptibles.