5 mars 2021
https://www.openedition.org/12554 , info:eu-repo/semantics/openAccess
Dominique Le Bas, « Les armoires et les coffres à manuscrits laqués et dorés de Thaïlande », Publications de l’Institut de recherches historiques du Septentrion, ID : 10670/1.4guo7w
L’art de la laque dorée en Thaïlande est méconnu. C’est un art à part entière qui a été appliqué à la décoration des armoires et des coffres à manuscrits, et à celle des portes et fenêtres des palais et des temples. La plus importante collection d’armoires et de coffres est conservée à la Bibliothèque Vajiran de Bangkok et a été constituée, par collecte dans les temples de Bangkok, de Thonburi et de provinces voisines, à la demande du roi Rama V en 1905. Ce mobilier, destiné à l’origine au rangement des vêtements, était donné au temple à la mort de leur propriétaire, mais cette tradition a évolué au cours de la période de Ratanakosin (1782 à nos jours) : le mobilier est fabriqué pour être donné au temple, le commanditaire s’acquérant ainsi des mérites spirituels. La technique de la laque demande une grande maîtrise de la part du laqueur, un métier acquis vraisemblablement après un long apprentissage. Il doit concevoir son œuvre en deux tons et n’a droit à aucun repentir. Il puise son inspiration dans la littérature religieuse ou épique et doit se conformer à un vocabulaire iconographique précis pour que les scènes soient comprises de tous. Le graphisme de ces artistes anonymes peut être porté à un niveau d’excellence, reflet de la sensibilité et du sens de l’observation propres aux artistes thais.