2001
Cairn
Laurence Proteau, « Entre poetique et politique aime cesaire et la « negritude » », Sociétés contemporaines, ID : 10670/1.4j211q
L’affirmation d’une « identité nègre » en littérature, qui voit le jour dans les années trente à Paris, est indissociable, à la fois, de la domination coloniale, des représentations dominantes des peuples noirs et des modalités de reconnaissance propres au champ littéraire. Les nouveaux prétendants à l’entrée dans le champ littéraire n’étaient pas disposés, en raison de leur capital scolaire, à occuper la position mineure d’« écrivains-noirs » régionalistes et exotiques qui leur était désignée. Influencés par les mouvements de la « Renaissance noire » aux États-Unis, encouragés par la découverte occidentale de l’« art nègre » et par le développement de l’ethnologie, ils entreprirent d’inverser le stigmate attaché à « l’identité nègre ». Pour se distinguer dans le champ littéraire, ils inventèrent une Culture et une Civilisation « nègres » et tentèrent d’en démontrer à la fois l’originalité et l’universalité.