Quand les mains prennent la parole : Dimension désirante et gestuel

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2002

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Psychanalyse

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André Meynard, « Quand les mains prennent la parole : Dimension désirante et gestuel », Psychanalyse, ID : 10670/1.4nx9a8


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Comment certains humains en viennent-ils à parler avec les mains et à entendre avec les yeux ? La surdité nous questionne. Qu'est-ce parler ? Qu'est-ce entendre ? D'où viennent ces gestes, ces signes, chez ceux que nous disons sourds ? La perspective freudienne dans laquelle s'inscrit cet ouvrage, pousse à les reconnaître comme traces, échos d'un entendu symbolique fondateur. En effet, l'écoute de ces signes adressés, le déploiement des chaînes associatives et des mouvements transférentiels, dévoilent la portée subjectivante de ces énonciations. Clinique du dire donc et non du voir. La dimension évocatrice du matériau langagier signé se trouve ici soulignée ainsi que la manière dont les sujets tentent une mise en sens de leur histoire singulière. A partir d'une clinique psychanalytique mais aussi par ses apports historiques et linguistiques, cet ouvrage, devenu depuis sa première édition une référence dans son domaine, ouvre et interroge quelques-unes de nos si confortables certitudes. Il répond à une large demande de praticiens et de familles cherchant à mettre du sens sur ce que ces sujets nous enseignent d'une irrépressible attirance vers les langues signées leur permettant de dire et de se dire. La médiatisation des langues signées, l'essor du bilinguisme dans l'éducation tout comme l'émergence récente des pôles de soin aux personnes sourdes en milieu hospitalier témoignent d'une certaine avancée des idées et des pratiques. La nécessité d'une réflexion critique demeure cependant à soutenir. En interrogeant les visions instrumentalisantes du sourd et de sa parole, en déconstruisant le mythe tenace d'un être de déficit, hors langage, André Meynard met en évidence l'idéalisation indue du sensoriel sonore qui préside si souvent à l'accueil de ces sujets dans notre pays et qui infiltre largement bien d'autres domaines. Au-delà de la surdité, ce sont en fait nos propres conceptions de l'humain dans ses rapports au langage qui sont questionnés. En méconnaissant ce que le dire doit au pulsionnel, à la dimension désirante, ne risquons-nous pas de demeurer sourds à la parole de ces " autres ", à leur gestuelle, et plus largement à l'altérité, au message symbolique qui seul nous humanise ?

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