9 octobre 2014
info:eu-repo/semantics/openAccess
Rouayrenc Catherine, « Figures et oralité », Figures du discours et contextualisation, ID : 10670/1.4pfoz1
L’oralité est co(n)textuelle et a pu varier selon son domaine d’emploi : ou bien, au début du XXème siècle, le dialogue seul, ce qui la faisait percevoir comme langage populaire, par opposition au langage littéraire de règle dans la narration, ou bien le dialogue et la narration. Les figures de l’oralité dans le roman sont d’une part des figures, morphologiques et syntaxiques, qui se caractérisent d’emblée comme orales, d’autre part des figures, les tropes notamment, dont l’oralité tient au cotexte. L’oralité, ce sont aussi les voix diverses qui s’expriment à travers les figures. Le langage perçu comme populaire tient pour l’essentiel à des figures morphologiques dont l’emploi est codifié et dont la fonction est sociologique et diégétique. L’extension de l’oralité n’a pas entraîné l’uniformisation que l’on pourrait attendre entre narration et dialogue. Dans le roman contemporain, l’oralité tient surtout à des figures de construction et acquiert une fonction stylistique de nature oxymorique qui conserve au langage de la narration la prééminence sur celui des dialogues. Toutefois, l’oralité, de code « populaire » qu’elle était dans le dialogue n’est-elle pas devenue code « littéraire » dans la narration, où, d’un roman à l’autre, elle semble fondée sur quelques mêmes figures ?