2015
Cairn
Daniel Sibony, « Placements et déplacements de la psychanalyse », Nouvelle revue de psychosociologie, ID : 10670/1.4r8ocq
Depuis ses origines, la psychanalyse a connu beaucoup de déplacements ainsi qu’une formidable extension dans le corps social, et les concepts freudiens sont devenus le bien de tous. La question de savoir ce qui demeure de ses invariants et ce qui a changé fait l’objet de cet article. L’ idée psy, que l’auteur assimile plus ou moins à la psychanalyse, ou à ce qu’il en reste dans la société contemporaine – essentiellement le transfert et l’interprétation –, continue à rendre possible une transmission symbolique dégagée des impasses du religieux et de la science.Les attaques dont la psychanalyse a fait l’objet révèlent le complexe du second premier, qui consiste à retourner contre elle des éléments qu’on lui a empruntés et baptisés autrement, comme c’est le cas dans beaucoup de psychothérapies.Le monde psy peut être compris comme le miroir ou le microcosme de la société dans lequel il prend place, et l’immense demande de psy comme un analyseur des pathologies du lien et de l’identité. L’auteur prône, pour le psychanalyste, une éthique de l’être, qui implique une forme de foi dans le possible et la capacité de tenir l’entre-deux entre la place et le déplacement.