2019
Cairn
Dominique Barjot, « Performances, stratégies, structures. Réalités et limites de la multinationalisation de Pechiney-PUK (1945-1981) », Cahiers d'histoire de l'aluminium, ID : 10670/1.4udp57
Au lendemain de la Seconde Guerre mondiale, Pechiney écrit une nouvelle page de son histoire, celle de sa multinationalisation. Face à un environnement national moins favorable que dans le passé, le groupe cherche à l’extérieur les ferments d’une nouvelle croissance. Par touches successives, ses assises industrielles s’élargissent en dehors de l’Hexagone, d’abord en Afrique, puis au États-Unis et en Europe ainsi qu’en Australie. Au cours des années 1960, la quasi-totalité des investissements de Pechiney sont réalisés en valeurs mobilières, ce qui témoigne de la priorité donnée à l’internationalisation. Cette politique en fait une des firmes françaises les plus performantes des Trente glorieuses.Cependant, la fusion avec Ugine Kuhlmann donne un coup d’arrêt brutal à cette croissance. Pechiney Ugine Kuhlmann (PUK), ce nouveau géant industriel français, réunit un ensemble d’activités disparates et souffre d’une faible rentabilité. En l’espace d’une décennie seulement, tous les efforts et les avancées réalisés par Pechiney depuis les années 1950 sont battus en brèche. Pire, malgré la bonne santé des filiales étrangères que Pechiney avait apportées en dot lors de son mariage avec Ugine Kuhlmann, le groupe PUK est au bord de la faillite dix ans seulement après sa création.