14 mars 2014
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Marie-Élisabeth Handman, « L’Autre des non-juifs …et des juifs : les romaniotes », Études balkaniques, ID : 10670/1.4xapj3
Parmi la population juive de Grèce, on ignore souvent la présence importante à certains endroits de juifs romaniotes, c’est-à-dire de juifs ni ashkénazes, ni sépharades, implantés là depuis l’Antiquité, de langue maternelle grecque, ayant développé un rite religieux particulier. Iôannina, Arta, Prévéza, Volos et Chalkis étaient d’importantes communautés romaniotes, aujourd’hui disparues ou presque exsangues et en contact avec les juifs sépharades, très majoritaires dans cette population, elle-même presque effacée de la Grèce contemporaine depuis les assassinats et déportations commise par le IIIe Reich. Le terrain anthropologique particulièrement difficile amène à de longues approches ainsi que de nombreux voyages qui mènent également vers Israël où une population romaniote apparentée mais ayant survécu en Albanie réside actuellement. L’altérité des romaniotes est ainsi difficile à restituer. Elle s’articulait par la religion vis-à-vis d’un environnement grec-orthodoxe aux réactions parfois peu amènes, l’endogamie vis-à-vis des chrétiens comme de la plupart des sépharades, la langue mais uniquement envers les non romaniotes, certaines pratiques rituelles religieuses, matrimoniales ou funéraires par exemple. Le repli sur soi et le refus dynamique du monde extérieur permet seul de maintenir en Grèce et en Israël l’existence d’un groupe très menacé en tant que tel.