2019
Cairn
Erik Porge, « Il n’y a pas d’analyste lacanien », Essaim, ID : 10670/1.51q32f
« Se dire lacanien » soulève la problématique d’une identification de désir, s’inscrivant elle-même dans celle de la sublimation de qui s’autorise analyste. Cette problématique concerne chacun de façon collective dans son rapport au texte de Lacan, qu’il soit analyste ou pas, et chacun de façon intime dans son rapport à l’inconscient. Diverses difficultés peuvent survenir dans la résolution du problème : par rapport à diverses formes de honte et aussi dans la façon de poser le problème. En effet, le terme « lacanien », pour qui pratique l’analyse en référence au texte de Lacan, devient synonyme d’analyste et non attribut de celui-ci puisqu’il n’y a pas d’être de l’analyste.En outre, l’enseignement de Lacan ne constitue pas un tout dont on aurait fait le tour, et chacun se disant lacanien ne peut qu’être confronté à la question du pas-tout aux confins d’un tout possible, d’autant que nulle instance extérieure ne peut garantir la légitimité d’un label lacanien. Mais ne pas se dire lacanien quand sa pratique est orientée par le dire de Lacan, non seulement ne prouve rien mais, par les temps qui courent, constitue un renoncement à résister aux discours qui recouvrent la voix des psychanalystes.