Jean-Noël Pelen, chercheur au CNRS, fait le récit de sa carrière d’ethnologue et évoque son rôle au sein du CREHOP puis du laboratoire Telemme

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25 février 2014

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Une histoire du laboratoire TELEMME (1994-2004) : essai d’ego-histoire collective

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Maryline Crivello et al., « Jean-Noël Pelen, chercheur au CNRS, fait le récit de sa carrière d’ethnologue et évoque son rôle au sein du CREHOP puis du laboratoire Telemme », Ganoub, archives sonores de la recherche, ID : 10670/1.529y6w


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Jean-Noël Pelen commence l'entretien par l’évocation de sa thèse soutenue en 1978, Le conte et la chanson populaires de tradition orale en Cévennes rurales d’hier et d’aujourd’hui, soutenue sous la double direction du dialectologue Jean-Claude Bouvier et de l’historien promoteur de l’histoire orale Philippe Joutard. Il dit son intérêt pour les œuvres orales, vectrices des concepts de transmission et de tradition délaissées par les historiens mais prisées par les ethnologues qui interrogent les spécificités. Il précise son projet qui était de dépasser les œuvres isolées pour la cohérence globale de la mémoire, génératrice de récits, et donc de représentations de l’histoire. Il se rappelle des années où sillonnant les Cévennes, il a effectué un important collectage de contes, un travail d’écoute avec le magnétophone. La totalité de ses entretiens a été déposée à la phonothèque de la MMSH structure pour laquelle il fut à l’origine avec Philippe Joutard et Jean-Claude Bouvier.Tout au long de ses travaux de recherches, les objets qu’il parcourt -contes mais aussi tauromachie camarguaise, chansons de villages, photographies- sont étudiés comme autant d’expressions de réaction, de non adhésion à l’idéologie du progrès qui prend forme à partir de la deuxième moitié du XIX e siècle. Le fil conducteur de ces travaux est ce rapport qu’entretiennent ces différents objets aux représentations de l’histoire, comment en créant une mythologie, un espace imaginaire, les sociétés traditionnelles ont cherché à lutter contre la disparition, à arrêter le temps.Jean-Noël Pelen aborde la création du CREHOP en 1979, dont il fut le directeur entre 1987 et 1993. Il insiste sur la rencontre originelle de confluences d’intérêts entre trois composantes initiales: la dialectologie, l’histoire orale et, l’ethnologie. Il rappelle le rôle de personnalités scientifiques dynamiques comme Xavier Ravier, Marie-Rose Simoni, Jean-Baptiste Martin ou Jean-Claude Bouvier pour la dialectologie, Philippe Joutard pour l’histoire orale ou encore pour l’ethnologie de Donatien Laurent, Charles Joisten et Daniel Fabre. En effet, leurs questionnements régionalistes ainsi que leurs axes de recherches scientifiques se rejoignirent au milieu des années 1970. Il rappelle l’enthousiasme aixois qui animait les réunions de travail des chercheurs autour de la collecte et de l’écoute des narrations populaires. Elle conduit à l’évidence de la nécessité de la création d’un centre qui serait un espace de référence de ces problématiques sur le local, le récit, la mémoire et, les langues. Le mot fédérateur du moment pour Jean-Noël Pelen est celui d’ethnotexte, qu’il définit comme le “discours qu’une communauté donnée tient sur elle-même”. Ce mot, objet de débats, de publications collectives, finit par établir une légitimation culturelle des récits et une reconnaissance de cultures minorées. Ainsi, la recherche sur les ethnotextes s’est popularisée et s’est exportée à l’étranger. Elle a entraîné dans son sillage une nouvelle confluence d’intérêts, conduisant à une recomposition des recherches autour de la production du récit collectif et à la création de Telemme puis de la MMSH. Le séminaire sur le récit collectif qu’il a animé au début de Telemme a été vécu à la fois comme une aventure, un espace fort autour d’un véritable échange pluridisciplinaire et, un effort de conceptualisation original. Son HDR (habilitation à diriger des recherches) en 1992 appelée : La parole et l’Histoire symbolise bien selon lui sa position à une confluence des disciplines.Jean-Noël Pelen retrace son parcours en insistant sur la notion d’échanges. Il détermine quatre époques, la première est celle des collectages des oeuvres orales et de ses rencontres notamment avec Guy Matthieu, Sylvette Béraud-William, Nicole Coulomb et, Claudette Castell. La seconde laisse apparaître un élargissement disciplinaire avec des échanges autour des recherches en histoire menées par Marilyne Crivello ou Isabelle Luciani, des recherches en sociologie avec Béatrice Mésini, ou encore celles de l’anthropologue Jean-Luc Bonniol.Après s’ouvre une troisième période de recherches plus solitaires sur la mystique de la nature. Jean-Noël Pelen définit la quatrième période comme celle de l’héritage et, fait référence aux travaux de Karine Basset et de Caroline Carroux.

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