Comment Managua fut vers 1979 le lieu d’un événement linguistique révolutionnaire

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2019

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Sacha Bourgeois-Gironde, « Comment Managua fut vers 1979 le lieu d’un événement linguistique révolutionnaire », Problèmes d'Amérique latine, ID : 10670/1.54s31k


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La révolution sandiniste en 1979 a coïncidé avec la structuration de la communauté sourde nicaraguayenne, jusque-là composée d’individus isolés, sans moyen d’expression et de communication collectif. Du fait du regroupement de ces personnes sourdes, à cette époque, dans deux écoles de Managua, une langue des signes autonome, hors des cadres prévus par les planificateurs linguistiques, a vu le jour. Elle n’emprunte ni à un espagnol signé ni à une langue des signes internationale. La seule réunion des sourds nicaraguayens a fait émerger une langue originale, unique dans l’histoire des langues des signes, l’ Idioma de Señas de Nicaragua (ISN), qui est le fruit d’une fusion horizontale de protolangages privés d’individus finalement mis en contact. Les linguistes du MIT, eux-mêmes alors en pleine effervescence révolutionnaire à la suite des publications de Chomsky, s’emparent du cas nicaraguayen comme un phénomène unique d’apparition d’une langue afin de discuter d’hypothèses fondamentales sur la nature du langage. Nous rapportons ici les débats principaux qui continuent à animer la linguistique jusqu’à ce jour.

How Managua was around 1979 the place of a linguistic revolutionnary eventThe Nicaraguan Revolution in 1979 was concomitant with the structuration of the deaf community in Nicaragua. Until that date deaf people lived in isolation all over the country and lacked any common mean of expression and communication. After they were enrolled in two main schools in Managua, an autonomous sign language emerged, outside of the framework imagined by the linguistic planners. That sign language (afterwards called the Idioma de Señas de Nicaragua, ISN) does not consist in a form of signed Spanish and does not borrow either to any international sign language. It is the result of a horizontal fusion of idiosyncratic protolanguages when their speakers are finally reunited. This phenomenon was unique in the history of sign languages and has quickly intrigued the linguists at MIT, who were themselves a period of revolutionary ebullition, after the publication of Chomsky’s work on the nature of language. They conceived of the emergence of ISN as a living test of their hypotheses. We report in this article some of the debates that continue to interest linguists till today.

La Revolución Popular Sandinista en 1979 coincidió con la estructuración de la comunidad sorda nicaragüense, compuesta hasta ahora por individuos aislados, sin medios de expresión y comunicación colectivos. Debido a la reunión de estas personas sordas, en ese momento, en dos escuelas de Managua, nació una lengua de señas autónoma, fuera de los marcos provistos por los planificadores lingüísticos. No toma prestado ni un español signado ni un lenguaje de señas internacional. La única reunión de sordos nicaragüenses ha engendrado un idioma original, único en la historia de las lenguas de señas, el Idioma de Señas de Nicaragua (ISN), que es el resultado de una fusión horizontal de proto-lenguajes privados de individuos finalmente en contacto. Los lingüistas del MIT, ellos mismos en medio de una efervescencia revolucionaria, como resultado de las publicaciones de Chomsky, aprovechan el caso nicaragüense como un fenómeno único del desarrollo del lenguaje, para discutir hipótesis fundamentales sobre la naturaleza del lenguaje. Presentamos aquí los principales debates que siguen animando la lingüística hasta nuestros días.

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