2016
Cairn
Olivier Da Lage, « L’apparence du religieux », Confluences Méditerranée, ID : 10670/1.59825e...
Du point de vue de l’Arabie saoudite, l’Iran a entrepris d’étendre son influence par l’intermédiaire de mouvements chiites dans son voisinage immédiat : au Yémen, au Bahreïn, en Irak, en Syrie ou au Liban. Face à la complaisance supposée des Etats-Unis à l’égard de la République islamique, le royaume saoudien a pris la tête d’une coalition militaire de pays sunnites pour intervenir au Yémen contre les Houthis, que soutient Téhéran tout en appuyant en Syrie la rébellion jihadiste contre le régime de Bachar al-Assad. L’exécution en janvier 2016 du cheikh Nimr al Nimr, un religieux influent au sein de la minorité chiite du royaume accusé de subversion, a suscité des réactions hostiles à l’Arabie en Iran, provoquant quelques jours plus tard la rupture des relations entre Riyad et Téhéran. Cet affrontement entre l’Iran chiite et l’Arabie saoudite sunnite contraint les pays de la région à choisir leur camp et à s’aligner, mais leur rivalité est en réalité davantage de nature géopolitique que religieuse.