Les voies des économistes réformistes soviétiques vers le pouvoir pendant la perestroïka : une conversion au néolibéralisme ?

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2021

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Olessia Kirtchik, « Les voies des économistes réformistes soviétiques vers le pouvoir pendant la perestroïka : une conversion au néolibéralisme ? », Politix, ID : 10670/1.5fbda7


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Les sources intellectuelles et sociales de la transition vers le « marché » et le capitalisme lors de la transformation postsoviétique en Russie sont souvent présentées comme extérieures à l’État et à sa classe dirigeante ( nomenklatura). En particulier, les « jeunes économistes » – membres du « gouvernement des réformes », ils furent chargés de la mise en œuvre de mesures de libéralisation économique extrêmement impopulaires – auraient pour l’essentiel, faute d’expérience personnelle, suivi les prescriptions des conseillers occidentaux. Cette contribution vise à remettre en cause cette thèse de l’extériorité des réformateurs postsoviétiques et de leurs idées en suivant de près leurs trajectoires professionnelles et leurs engagements politiques dans les années 1980 et 1990. L’analyse révèle que les membres de ce groupe faisaient partie des réseaux de pouvoir et d’expertise au sein de l’appareil d’État bien avant la fin de l’Union soviétique, et que cette expérience leur a fourni un « capital réformiste » spécifique jouant un rôle décisif dans leur accès au pouvoir au moment charnière de l’automne 1991, peu avant la dissolution de l’URSS. Ainsi, cette analyse éclaire les logiques de sélection et de reproduction des élites intellectuelles et politiques en Union soviétique et en Russie enclenchées par la crise profonde du système soviétique.

The intellectual and social sources of the transition to the “market” and capitalism during the post-Soviet transformation in Russia are often presented as external to the state and its ruling class (nomenklatura). In particular, the “young economists”– members of the “reform government” responsible for implementing extremely unpopular economic liberalization measures –had, according to this narrative, no experience with the Soviet economy and mostly followed the prescriptions of Western economic advisers. This contribution aims to question this thesis of the exteriority of post-Soviet reformers and their ideas by closely following their professional trajectories leading them to high government positions in the late 1980s and 1990s. This analysis reveals that most of these economists were part of the networks of power and expertise within the state apparatus long before the end of the Soviet Union, and that this experience provided them with a specific “reformist capital” that played a decisive role in their paths to power at the turning point of autumn 1991, shortly before the dissolution of the USSR. Thus, this analysis sheds light on the logic of selection and reproduction of intellectual and political elites in the Soviet Union and Russia triggered by the profound crisis of the Soviet system.

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