2014
Cairn
Louis Ruiz, « Le travail de mélancolie chez l'enfant », Cliniques méditerranéennes, ID : 10670/1.5fx3v3
Bien que les travaux portant sur la symptomatologie dépressive de l’enfance soient nombreux, l’affection mélancolique est peu repérée comme une expression psychopathologique avérée chez l’enfant.Les manifestations morbides de l’enfant, regroupant des signes tels que l’autodestruction, l’agitation, la violence, la péjoration de soi, les conduites masochistes, l’affect de tristesse, interrogent cependant les différences fonctionnelles et structurales pouvant exister entre l’expression dépressive et l’état mélancolique chez l’enfant.L’hypothèse avancée ici sera que la mélancolie, ou plutôt le travail de mélancolie, n’appartient pas au seul registre sémiologique de l’adulte, mais qu’elle fait aussi partie du domaine de la clinique de l’enfant.Si, comme l’indique Freud, la mélancolie s’inscrit dans la catégorie des psychonévroses narcissiques, elle ne pourra se réduire à une entité psychopathologique fixée. C’est en termes de mouvement psychique conflictuel et défensif, susceptible de traverser et de perturber passagèrement ou durablement la plupart des organisations mentales, au risque de s’installer en un tableau morbide prévalent et manifeste, que pourrait se comprendre la notion de mélancolie.La dimension de l’enfant, toujours présent dans l’adulte, sera donc ici convoquée.