"Du proche au lointain : essais de restitution de l'espace vécu à Paris à la fin du Moyen Âge"

Fiche du document

Date

août 2007

Discipline
Type de document
Périmètre
Langue
Identifiants
Collection

Archives ouvertes

Licence

info:eu-repo/semantics/OpenAccess


Mots-clés

Paris Moyen Age espace circulations


Citer ce document

Boris Bove et al., « "Du proche au lointain : essais de restitution de l'espace vécu à Paris à la fin du Moyen Âge" », Institut de recherche et d'histoire des textes, ID : 10670/1.5gm8vw


Métriques


Partage / Export

Résumé 0

Cet article est la synthèse d'une journée d'études organisée dans le cadre du séminaire sur l'histoire de Paris. Elle visait à tenter de cerner la perception de l'espace au Moyen Âge à travers différentes sources. Il se dégage de la confrontation des dossiers l'impression qu'il y a des usages sociaux très sélectifs de l'espace urbain, même si il faut compter aussi avec un effet de source, puisque chacune met en avant une dimension de la vie et que l'existence en comporte plusieurs. Les parcours individuels découpent des zones plus ou moins linéaires qui dessinent un espace en étoile coïncidant mal avec le périmètre urbain défini par les remparts ou les cartes des historiens. Les pérégrinations des demandeurs de lettres de rémission sont à ce titre éclairantes. Il est probablement exagéré d'évoquer un usage exclusivement nodal, en archipel, de l'espace urbain comme dans la ville contemporaine, mais la notion rassurante de quartier entendu comme village urbain qui serait caractéristique de l'Ancien Régime mériterait d'être questionnée. Des quartiers existent certainement, mais forment-ils la trame de tout l'espace urbain ? Rien n'est moins sûr : il faudrait s'assurer d'abord que toutes les zones ont une identité, et ensuite que leurs habitants n'ont pas d'intérêts significatifs en dehors. Sous cet angle, le Paris de la fin du Moyen Âge pourrait peut-être se rapprocher d'une ville contemporaine. Les réseaux s'inscrivent-ils dans un espace dominé par des contraintes physiques ou par l'horizon interpersonnel de chacun, c'est-à-dire la géographie humaine de la ville ? Il y a une dialectique temporelle complexe entre ces deux données, puisque la répartition des artisans est fonction des ressources naturelles et humaines dont ils ont besoin, mais des circonstances exceptionnelles montrent qu'ils peuvent surmonter l'éloignement physique avec leurs collaborateurs ou leurs ressources. Pour eux, la Seine est un obstacle surmontable ; tandis que pour tous ceux qui en vivent, marchands, propriétaires de vignes rurales ou bateliers, elle est un axe de circulation et une mère nourricière. D'une manière générale, il est fort probable que la Seine a le même statut ambigu à l'époque médiévale qu'à l'époque moderne, où elle est tout à la fois une frontière et un pôle d'attraction dont l'influence se fait sentir loin dans l'espace parisien . L'espace vécu est donc très fragmentaire, mais l'espace imaginaire semble être plus vaste et plus cohérent : les éloges de Paris ou les farces le dessinent à l'échelle de la rive, voire même de la ville entière. L'étude des itinéraires des processions pourrait aller dans ce sens, car il semble qu'un certain nombre d'entre elles traversent le fleuve et sortent même des murs, contribuant ainsi à ressouder les morceaux de la ville . La circulation officielle du roi, qui entre dans Paris par la porte Saint-Denis mais en sort par la porte Saint-Antoine , participe du même phénomène. Tout se passe comme si les rituels politiques et religieux ou les cérémonies ludiques qui unifient l'espace parisien étaient les contrepoints nécessaires à l'éclatement de l'espace vécu réel.

document thumbnail

Par les mêmes auteurs

Sur les mêmes sujets

Sur les mêmes disciplines

Exporter en