Les mooks : ambitions croisées entre journalisme et littérature : étude de cas sur America

Résumé 0

Ce mémoire est consacré aux étroites relations qu’entretiennent journalisme et littérature au sein d’un même support médiatique : les mooks. Ces revues-livres sont nées en 2008 en France avec la création de XXI. Certaines, comme cette dernière, sont devenues de véritables succès de presse. D’autres, comme Pop Story, n’ont pas su attirer un lectorat conséquent pour maintenir leur activité. Les mooks sont des titres de presse indépendants, appartenant souvent à leurs créateurs. Ce pari de l’indépendance leur permet de reconquérir un lectorat de plus en plus méfiant envers les médias. En plus de cette indépendance, les mooks proposent de prendre le temps d’écrire l’information, pour la rendre plus qualitative et plus profonde.Les mooks retournent au journalisme littéraire, avec une écriture narrative qui permet de donner plus de profondeur aux différents récits. Cela est également visible dans le fait que la plupart des intervenants dans les mooks sont des écrivains. C’est par exemple le cas de la revue America, qui s’intéresse à l’Amérique sous l’ère de Donald Trump. Elle donne libre court à de nombreux écrivains américains pour conter l’actualité, donner leur avis parfois, et sensibiliser le lecteur à leur vision de l’Amérique. Cette revue, comme beaucoup d’autres mooks, a renouvelé un genre disparu dans la presse française : la nouvelle. Souvent, elle permet, par la fiction, d’illustrer l’actualité.Enfin, sur la forme, les mooks sont des publications très esthétiques. Cela se traduit par l’usage de dessins, toujours dans cette idée de vouloir prendre le temps. Ainsi, les mooks sont des objets de lecture uniques, qui deviennent alors de véritables revues à collectionner, contrairement à un journal classique. Entre livre et magazine, les mooks ont leur place dans nos bibliothèques comme des sortes de romans d’actualité.