2023
Mathilde Bernard, « La brebis égarée et les sanglants pasteurs.: Guillaume Reboul juge de ses anciens coreligionnaires », HALSHS : archive ouverte en Sciences de l’Homme et de la Société, ID : 10670/1.5ky6hi
Cet article, issu d’une incursion préalable dans le fonds Lavallée de la bibliothèque de l’université catholique de Lyon, vise à offrir un regard sur la controverse confessionnelle dans le pays nîmois au tournant des XVIe et XVIIe siècles. Les écrits de Guillaume Reboul, converti au catholicisme sous l’influence du père Cotton, s’ils réagissent au rejet opéré par son ancienne communauté, sont violemment ironiques et la marque déjà d’une plume pamphlétaire qui n’est pas sur le point de se tarir, ou du moins d’une persona littéraire fructueuse. G. Reboul est dangereux car il connaît son adversaire et il l’est parce qu’il aime la joute oratoire. Ce sont là les enjeux qui semblent ressortir de l’étude de ses Salmonées. Mais ce qui est en outre intéressant dans ces rares œuvres que l’on puisse en réalité lui attribuer avec certitude, c’est qu’elles contribuent à maintenir un combat ardent et à insinuer un style oratoire et des références littéraires au sein de l’entreprise de controverse. Cet aspect se développera jusqu’aux palimpsestes de la Satyre Ménippée ou du Quart Livre dans les ouvrages apocryphes, constituant le « corpus Reboul ».