2020
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Geoscience Canada : Journal of the Geological Association of Canada ; vol. 47 no. 1-2 (2020)
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Maarten J. de Wit et al., « Proterozoic–Paleozoic Sedimentary Rocks and Mesozoic–Cenozoic Landscapes of the Cape Mountains Across the Kango Complex Reveal ‘More Gaps Than Record’ from Rodinia and Gondwana to Africa », Geoscience Canada: Journal of the Geological Association of Canada / Geoscience Canada: Journal de l’Association Géologique du Canada, ID : 10.12789/geocanj.2020.47.157
La région du Kango (Cango) flanque les marges nord du petit Karoo et des montagnes du Cap dans la province du Western Cape en Afrique du Sud. Elle préserve une stratigraphie condensée protérozoïque–paléozoïque exposée via une morphologie mésozoïque–cénozoïque avec une topographie actuelle de type alpin. Ses roches et ses paysages ont été cartographiés et documentés durant les 150 dernières années. Au cours des 25 dernières années, nous avons re-cartographié et daté une section du centre-est de cette région. Les roches litées de manière subverticale et clivées révèlent une stratigraphie de 8 à 10 km d'épaisseur couvrant plus de 700 millions d'années entre environ 1200 et 500 Ma avec plusieurs non-conformités et disconformités. À 252 Ma, au cours de l'orogenèse du Cap, ce Complexe du Kango s'est déformé le long de chevauchements et de plis isoclinaux produisant des schistes à fort pendage. Il a été soulevé de 3 à 5 km au cours de l'épirogenèse du Kalahari entre 140 et 60 Ma, tout en s'érodant à 100–200 m/m.a. (120–80 Ma). Pendant le Cénozoïque, le taux de soulèvement a diminué d'un ordre de grandeur et il est aujourd'hui d'environ 0,4 à 0,7 m/m.a. à travers des pentes abruptes et des canyons, contrairement à l'Himalaya où les taux d'érosion sont environ cent fois plus rapides. Une publication récente sur cette section du centre-est de la région du Kango conteste l'existence de plis isoclinaux régionaux et suggère que le dépôt des plus anciennes successions sédimentaires, y compris les roches carbonatées des Grottes du Cango (marbre calcaire avec des microfossiles énigmatiques) était simple, continu et limité entre environ 700 et 500 Ma, diminuant les estimations antérieures de la tranche d'âge stratigraphique de 60-80%. De même, des interprétations récentes des paysages complexes relient le contact nord entre les séquences rocheuses du Kango et de Table Mountain à des failles quaternaires. Nous présentons une nouvelle base de données géologiques, cartographiée à des échelles entre 1:500 et 1:10,000, et douze coupes stratigraphiques avec des directions de superposition liées à des données structurales et isotopiques qui concordent avec les répétitions le long des plis isoclinaux régionaux et des zones de chevauchement des séquences du Kango pendant l’orogenèse permo–triassique du Cap, et des données géomorphiques qui relient l'origine de ses paysages à l’altération et à l'érosion au cours de l'épirogenèse du Kalahari au Crétacé–Cénozoïque. Au cours de son évolution, le bassin du Kango flanquait les systèmes montagneux grenvillien et panafricain. Mais, à un taux de sédimentation moyen d’environ 1 mm/70 ans (0,014 mm/an) et avec les faibles taux d'érosion actuels (0,005 mm/an), il manque probablement plus d’enregistrements de la tectonique et érosion de ces différentes régions de Rodinia et Gondwana avant l'émergence de l'Afrique que ce qui est actuellement préservé. Pour évaluer la signification géodynamique de ces intervalles de temps manquant, il faut d’avantage de cartographie de terrain associée à de nouvelles géosciences transdisciplinaires.