2020
Cairn
Sarga Moussa, « Bohémianiser la langue : Sur l’usage de quelques mots rares dans Des Bohémiens et de leur musique en Hongrie », Sociétés & Représentations, ID : 10670/1.5na5th
Cet article cherche à montrer que Franz Liszt, qui publia plusieurs ouvrages en français, connaissait fort bien cette langue, même si l’on sait qu’il fut parfois aidé, pour la rédaction de ceux-ci. Dans Des Bohémiens et de leur musique en Hongrie (1859), un véritable essai qui devait être au départ une simple « préface » à ses Rhapsodies hongroises, Liszt fait appel à des mots rares qui donnent le sentiment d’être des néologismes, mais qui, le plus souvent, ne le sont pas – ils sont empruntés à différents lexiques, littéraires, mais aussi scientifiques, mots anciens ou nouveaux, parfois d’origine étrangère –, et qui contribuent à enrichir la langue française, à la rendre plus musicale (Liszt crée des effets de mimétisme sonore), les Tsiganes apparaissant non seulement comme une source d’inspiration musicale, mais aussi comme le véritable modèle d’une création langagière.