Structuration rituelle de la relation défunts-vivants au Cambodge dans les morts individuelles et collectives

Résumé Fr En Es

L’auteur examine les différentes phases de la mort en milieu khmer, au Cambodge, où le bouddhisme theravada officiellement pratiqué est nourri d’un ancien fonds animiste. La mort y est perçue comme une transition plutôt qu’une rupture finale. L’importance fondamentale de la terre et, à un moindre degré, de l’eau et du feu, est soulignée concernant les rituels funéraires. L’article décrit la « carrière du mort » c’est-à-dire les phases rituellement construites qui jalonnent la transformation du cadavre en défunt puis en ancêtre. Cette « carrière » est parallèle au processus de deuil des vivants et structure celui-ci. Plus encore, la présence des défunts dans la communauté et leur commerce avec les humains obéissent à des règles précises, de façon à ce qu’une relation structurée, non invasive, s’établisse. La dernière partie de l’article évoque le cas des victimes du régime khmer rouge (1975-1979) qui disposent d’un statut que les Khmers n’assimilent pas à celui des morts de malemort traditionnels.

The author examines the different phases of death among the Khmer in Cambodia where Theravada Buddhism, which is the official religion, is influenced by an old Animist background. Death is perceived as a transition rather than a final break. The crucial importance of the earth and to a lesser extent of water and fire, in funerary rituals is underlined. The article describes the “career of the dead”, i.e. the ritual phases which have to be passed through during the transformation of the corpse into a defunct person and then as an ancestor. This “career” goes along with the mourning process of the living and is structured by it. Moreover, the presence of the dead among the living and their relationship with them is governed by clear rules so as to be well structured, and non-invasive. The last part of the article is about the victims of the Khmer Rouge regime (1975-1979). Unexpectedly, the Khmer do not assimilate them into the traditional category of the “dead who died a bad death”.

El autor examina las diferentes fases de la muerte en los jemeres, en Camboya, donde el budismo Theravada oficialmente practicado se nutre de un bagaje animista ancestral. La muerte se percibe como una transición y no como una ruptura final. La importancia fundamental de la tierra y, en menor medida, del agua y el fuego, se enfatiza con respecto a los rituales funerarios. El artículo describe la “carrera de los muertos”, es decir, las fases construidas ritualmente que marcan la transformación del cuerpo en un difunto y luego en antepasado. Esta “carrera” es paralela al proceso de duelo de los vivos y lo estructura. Además, la presencia de los muertos en la comunidad y su comercio con humanos obedecen a reglas específicas, de modo que se establece una relación estructurada y no invasiva. La última parte del artículo menciona el caso de las víctimas del régimen de los jemeres rojos (1975-1979) que tienen un estatus que los jemeres no asimilan al de las muertes trágicas tradicionales.

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