Les usage(r)s de la distance : le pouvoir des accounts dans les métiers de la relation : le cas des éducateurs de foyer Uses (r) s of distance : the power of accounts in the professions of the relationship : the case of home educators Fr En

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21 novembre 2019

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Mariette Auger, « Les usage(r)s de la distance : le pouvoir des accounts dans les métiers de la relation : le cas des éducateurs de foyer », Theses.fr, ID : 10670/1.5zgkd7


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Résumé Fr En

En 2002, une loi concernant l'action sociale et médico-sociale a été adoptée avec pour objectif, parmi d'autres, d'exiger une plus grande transparence des éducateurs vis-à-vis de leur public. L'application de cette loi a posé de nombreux problèmes.En 2014, soit douze ans après son adoption, nous avons souhaité enquêter au sein d'un foyer sur les échanges formels des éducateurs et de leurs cadres. Une communication en grande partie confidentielle à laquelle le public de cet établissement - des adolescents - n'a pas accès. Pour mener cette recherche nous avons passé dix-huit mois auprès d'une équipe d'éducateurs dont nous avons ensuite analysé les écrits (agenda, transmissions, rapports) et les conversations (réunions, synthèses). Ces écrits et ces conversations constituent pour chaque membre de l’équipe des appuis non négligeables. Ils leur permettent notamment de s'organiser collectivement. Loin d’être exclusivement avantageuse, il s’avère que cette communication prescrite et médiée, les reliant à leurs collègues et aux cadres du foyer, entrave aussi le travail des éducateurs. Elle les pousse à prendre leurs distances avec les adolescents et à adopter des postures très éloignées des attentes de ces derniers. Elle participe, de surcroît, à instiller une forme de défiance à travers leur maintien dans l’ignorance des discussions et stratégies déployées par devers eux. A l'issue de cette recherche, on comprend que l'opacité des éducateurs vis-à-vis de leur public, mise en cause par la loi 2002-2, loin d'être accidentelle, est au cœur de la définition du métier. Sa levée supposerait de libérer les éducateurs de leurs propres entraves, de repenser en un sens l’activité.

In 2002, a law on social and medico-social action was adopted with the aim, among others, of requiring greater transparency of educators in the face of their public. The application of this law has caused many problems. In 2014, twelve years after its vote, we wanted to investigate in a home the formal exchanges of educators and their managers. A largely confidential communication to which the public of this establishment: adolescents, does not have access. To conduct this research, we spent eighteen months with a team of educators of whom we analyzed writings (diaries, transmissions, reports) and conversation (meetings, summaries). The agenda, the transmissions, the meetings, the summaries and the reports constitute support, not negligible, for these last ones. They allow them to organize themselves collectively. Nevertheless, educators are similarly hindered on a daily basis by this prescribed communication and mediated which links them to their colleagues and to the executives of the home. It pushes them to distance themselves from adolescents and to adopt postures far removed from their expectations and demands. It thus participates in poisoning their relations with them who are kept in the dark about what their educators are doing and working with them.We understand at the end of this research that the lack of transparency of educators against their public, questioned by the law 2002-2, is far from accidental. This opacity is at the heart of the activity, the lifting requires releasing the educators from their own hindrances, to reinvent the profession.

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