La fonte de la biodiversité dans les îles : Modélisation de l’impact du réchauffement global sur la végétation orophile de Tahiti (Polynésie française)

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2010

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VertigO : La revue électronique en sciences de l’environnement ; vol. 10 no. 3 (2010)

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Robin Pouteau et al., « La fonte de la biodiversité dans les îles : Modélisation de l’impact du réchauffement global sur la végétation orophile de Tahiti (Polynésie française) », [VertigO] La revue électronique en sciences de l’environnement, ID : 10670/1.5zgkx9


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La végétation montagnarde, dite “orophile“, héberge entre 60 et 70 % des plantes endémiques des îles de Polynésie française (Pacifique Sud) dont 25 à 50 % sont strictement inféodées à cet écosystème d’altitude. Celui-ci demeure encore bien conservé car peu dégradé par l’homme et parce que les conditions écologiques particulières des hauts reliefs ne conviennent pas à la plupart des espèces envahissantes. Si le réchauffement global de 0.034°C par an, tel qu’enregistré dans l’île principale de Tahiti depuis 1958, se poursuit, une augmentation de la température de l’air de 3.1°C en 2100 est à craindre. De par ce réchauffement, les conditions climatiques appropriées à la végétation orophile (en particulier la température) seront déplacées plus en altitude. Nos résultats de recherche montrent que la surface de la végétation orophile à Tahiti passera de 14000 ha actuellement à 1500 ha en 2100, ce qui équivaudrait à une régression de 90 %. Les conséquences sur la biodiversité de ce phénomène seraient : (i) la disparition de la zone subalpine, un écosystème unique en Polynésie française et une partie intégrante de sa biodiversité, ainsi que l’extinction d’au moins six espèces endémiques à Tahiti et restreintes à cet écosystème montagnard ; (ii) la fragmentation des derniers refuges de forêt ombrophile (ou forêt de nuage) qui se retrouveront sur les plus hauts sommets de l’île induisant un risque supplémentaire d’extinction ; et (iii) l’expansion des espèces envahissantes qui ont déjà un impact écologique considérable à Tahiti.

Between 60 and 70 % of the native flora of the islands of French Polynesia (South Pacific) are located in montane ecosystems, in the so-called “orophilous vegetation“. Due to its cooler climate, this high elevation zone is relatively protected from anthropogenic activities and from the invasion of alien species which are particularly aggressive at lower elevations. If global warming, recorded to be 0.034°C per year since 1958 in the main island of Tahiti, is persisting, air temperature will increase by 3.1°C in 2100, causing a vertical shift of vegetation and a drastic decrease of the orophilous vegetation area. Some endemic species unable to migrate higher in elevation will be doomed. According to our results, orophilous vegetation will decrease from 14,000 ha nowadays to 1,500 ha in 2100, which represents a 90 % reduction of the current area. Consequences on biodiversity will be : (i) the loss of a unique ecosystem in French Polynesia, the subalpine zone, and the extinction of, at least, six plant species restricted to this habitat and endemic to Tahiti ; (ii) the loss and fragmentation of the cloud forests, which will only be found on the highest summits, leading to an additional risk of extinction ; and (iii) the expansion of alien invasive species, having already an enormous ecological impact in Tahiti.

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