Introduction. "Le cadavre et ses avatars."

Abstract En Fr

Le cadavre et ses avatars aims to shed light on the way in which the symbolic and material existence of human remains is recomposed in a post-conflict context. The study of the mobility of these remains in multiple time-spaces and the variety of forms that are assigned to them (saints, souls, ghosts, objects of forensic investigations, wastes or names without a body, taken from archives) invites a comparative approach that brings together ethnographies of Latin American and European contexts, where the funerary universe is each time marked by the combined imprint of Christianity and common practices. The six chapters of this volume extend the achievements of a cultural anthropology of death and mourning, putting them into perspective with a political anthropology, in order to shed light on the posterity of violent death in a post-conflict context. The book thus provides the sometimes antagonistic issues that oppose local memorial and ritual inventions to standardised and globalised legal protocols or forensic techniques when it comes to dealing with human remains from massacres.

Le cadavre et ses avatars vise à éclairer la façon dont se recompose l’existence symbolique et matérielle des restes humains en contexte post-conflit. Le constat de la mobilité de ces restes dans des espace-temps multiples et de la variété des formes qui leurs sont assignées (saints, âmes, fantômes, objets d’investigations médico-légales, déchets ou noms sans corps, issus des archives) invite en effet à une approche comparative faisant dialoguer des ethnographies de contextes latino-américains et européens, où l’univers funéraire est à chaque fois marqué par l’empreinte conjointe du Christianisme et de pratiques coutumières. Les six chapitres de ce volume prolongent les acquis d’une anthropologie culturelle de la mort et du deuil, en les mettant en perspective avec une anthropologie politique, afin d’éclairer la postérité de la mort violente en contexte post-conflit. L’ouvrage donne ainsi à voir les enjeux parfois antagonistes qui opposent les inventions mémorielles et rituelles locales, aux protocoles juridiques ou aux techniques médico-légales standardisées et globalisés lorsqu’il s’agit de prendre en charge des restes humains issus de massacres.